Nigeria

Nigeria : trois adolescentes utilisées comme kamikazes par Boko Haram partagent leurs tristes histoires

Ce n’est plus une nouvelle de dire que la secte islamiste, Boko Haram utilisent les jeunes filles adolescentes comme kamikazes lors de leurs différentes opérations. Dans une récente interview avec le New York Times, certaines filles qui ont vécu des horreurs avec ce groupe ont partagé leurs histoires.

Afrikmag vous révèle quelques unes.

Aïcha (15 ans)

« Ils m’ont dit : Soit tu couches avec nous ou on t’envoie en mission », a déclaré Aïcha alors qu’elle racontait son histoire. Elle a fui son domicile avec son père et son frère de 10 ans, mais ont été rattrapés par les militants de Boko Haram. Ils ont tué son père et, peu de temps après, ils ont utilisé son frère comme kamikaze. Informé de la mort de celui-ci, les militants lui ont demandé de ne pas pleurer pour son frère, affirmant qu’ils l’avaient utilisé pour « tuer les gens méchants ».

Plus tard, ils ont également voulu utiliser Aïcha comme kamikaze, mais celle-ci a refusé et a choisi de se livrer à eux. « Mon frère était là et a tué certains de vos ennemis. Il n’était pas assez intelligent pour savoir qu’il ne devait pas le faire. Il n’était qu’un enfant », avait-t-elle déclaré.

Maimuma (14 ans)

Les militants essayaient parfois de tromper les filles, espérant les convaincre qu’elles ne seraient pas blessées lors des attaques. Ils avaient rassuré à la petite Maimuna qu’elle ne serait pas blessée, expliquant qu’une fois le détonateur déclenché, la bombe allait quitter son corps avant d’exploser mais elle n’a pas cru à leur histoire.

« Je savais très bien que la bombe me tuerait », avait-t-elle affirmé. Mais elle n’avait pas de choix. Ils ont attaché une ceinture explosive autour de sa taille et l’ont laissée sur une route. « Va vers les soldats, agi comme une femme et séduit les. Une fois que tu seras proche d’eux, tu appuies sur le bouton », lui-avait-t-on ordonné. Elle voulait enlever la ceinture, mais était terrifiée à l’idée qu’elle allait exploser. Elle a commencé à pleurer et a eu la chance de tomber sur les soldats qui l’ont aidé à se débarrasser de la bombe. « Certaines personnes me voient comme faisant partie de Boko Haram tandis que d’autres me considèrent comme une héroïne », a-t-elle conclut.


Hadiza (16 ans)

« Je ne savais pas comment me débarrasser de ce truc », se souvient Hadiza alors qu’elle se préparait à remplir sa mission. « Que vas-tu faire avec la tienne ? », avait-t-elle demandé à une autre fille de 12 ans. « Je vais m’en aller toute seule et le faire sauter », répondit désespérément la fille. Quand les deux sont arrivées à un point de contrôle, Hadiza avait peur de ce que les soldats pourraient faire. Hadiza a demandé à la jeune fille d’attendre près d’un arbre pendant qu’elle expliquait la situation aux soldats qui sont venus à leur secours et ont enlevé leur ceintures explosifs.

Si ces dernières ont eu la chance de s’échapper, plusieurs autres ont péri dans cette stratégie mise en place par Boko Haram pour atteindre leurs objectifs.

Gaelle Kamdem

Bonjour, Gaelle Kamdem est une rédactrice chez Afrikmag. Passionnée de la communication et des langues, ma devise est : « travail, patience et honnêteté ». Je suis une amoureuse des voyages, de la lecture et du sport. paulegaelle@afrikmag.com

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