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Afrique: une mobilisation demande la fin du franc CFA

En Afrique, la monnaie du CFA a longtemps été au cœur d’une polémique. Il n’est pas rare d’entendre des activistes prêcher que cette monnaie représente une indépendance financière vis à vis de l’euro. Dans certaines capitales comme Abidjan, Bamako, Bruxelles, Dakar, Kinshasa, mais aussi Londres, Ouagadougou ou encore Paris, des rassemblements, des manifestations ou des conférences se sont tenus, samedi 7 janvier. Un appel mondial a été lancé pour demander la fin du franc CFA, qui a été créé en 1945.

Selon les organisateurs de cette journée, le franc CFA est une survivance des colonies françaises d’Afrique et constitue une servitude monétaire à laquelle il est temps de mettre un terme, rapporte RFI.

Cette monnaie rassemble les pays de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et ceux de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) plus les Comores. Au total ce sont quinze pays qui sont concernés par le CFA, cette monnaie commune reliée par une parité fixe au franc français jusqu’en 1999. Depuis, le franc CFA est arrimé à la monnaie unique européenne.

Or, c’est bien ce dont se plaignent les détracteurs du CFA. Il assure bien une stabilité financière aux pays de la zone. Mais, en revanche, il les prive de toute possibilité d’ajustement de politique monétaire. Dont celle de procéder à des dévaluations compétitives pour doper les exportations. Par ailleurs, le haut niveau de l’euro place la zone CFA dans une position souvent défavorable par rapport aux autres pays africains.

Dans la capitale sénégalaise, le rassemblement s’est tenu place de l’Obélisque. « A bas le franc CFA ! A bas le colonialisme ! » scandaient les militants, activistes, politiques au nombre  de 300 personnes qui ont protesté samedi.

Pour Malick Diouf, artiste panafricain, . le franc CFA est une honte. « Moi, j’ai honte du sigle franc CFA parce que c’est comme si on était toujours colonisés. Des groupes d’entreprises dans d’autres pays créent leur propre monnaie. Aujourd’hui, l’Afrique ne devrait pas accepter de fonctionner avec le franc CFA ! » lance-t-il.

Mamadou Ba se présente comme un Sénégalais lambda. Mais ce jeune homme a lu Sankara, Lumumba ou encore Ben Barka. Il souhaite désormais mobiliser les classes populaires. « Personne ne viendra nous aider. C’est à nous de mener le combat et d’enterrer une bonne fois pour tout cette monnaie. Pour cela, il faut que l’Afrique s’unisse pour qu’on puisse frapper notre propre monnaie et aller de l’avant », estime-t-il.


Contre le Franc CFA, contre également les accords de partenariats économiques (APE) entre l’Europe et les Etats de la Cédéao. Car ils vont détruire une économie déjà fragile, estime Guy Marius Sagna, du collectif « Non au APE ». « 75% des marchandises en provenance de l’Union européenne ne payant plus de droits de douane, cela veut dire que le chômage va exploser, ça veut dire qu’on va passer de 16 Sénégalais par jour qui traversent la Méditerranée à beaucoup plus », alerte-t-il.

Pour rappel, le président Sénégalais, Makcy Sall en visite d’état à Paris a clairement préféré le franc CFA. Il avait déclaré «Nous avons une institution forte et crédible. Et il ne faut pas la déstabiliser, car, quoi que l’on dise, le franc CFA est une monnaie stable. Cela dit, si on arrive à nous prouver, sans considération politicienne, de lutte anti coloniale par exemple, qu’il faut choisir une autre voie, nous sommes assez autonomes et responsables pour l’emprunter. Pour le moment, j’aimerais qu’on nous éclaire davantage. En attendant, je dis que le franc CFA est une bonne monnaie à garder » . https://www.afrikmag.com/visite-a-paris-macky-sall-affirme-cfa-bonne-monnaie/

 

Hippolyte YEO

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