Afrique

Bénin: Un enseignant donne des coups à la nuque de son enfant qui décède…La justice tranche!

La lutte pour une éducation sans bâton a encore du chemin à faire dans les pays africains.  Au Bénin, un enseignant paye le prix fort après avoir donné un coup à la nuque de son enfant qui a rendu l’âme après son évacuation dans un hôpital.

Les faits se sont passés à Natitingou. A l’issue du procès qui a eu lieu le 10 février dernier à la Cour d’assises de Parakou, l’enseignant a été condamné à 18 mois de prison ferme. En effet, le professeur répondant au nom de Sylvain Olihidé, a été jugé pour  « homicide involontaire ».  Comment en est-on arrivé-là?

Nous sommes en 2015 pendant les grandes vacances. En bon père et enseignant, Sylvain Olihidé a constaté que son enfant nommé Prudence a des lacunes en lecture. En sa qualité d’enseignant de français au Collège d’Enseignement Général 1 de Natitingou, il va alors décider de rehausser le niveau de sa progéniture grâce à des séances de répétition.

Si la démarche du père est à saluer, la fin ne lui a pas été favorable, puisque, d’après les informations, le sieur  au moment des répétions avec son enfant, celui-ci administrait parfois des coups de chicottes à son enfant.

Mais, malheureusement, piqué par on se sait quelle mouche, le 17 juillet 2015,  en pleine répétition avec son enfant, l’enseignant administre un coup à la nuque de  Prudence. Ce  coup est fatal.  Le petit pousse un cri strident et perd connaissance. Dans la précipitation, l’enfant fut évacué au centre de santé de Bakkita . Malheureusement pour le père qui, selon ses avocats n’avait pas l’intention de donner la mort à son propre fils, l’enfant a  rendu l’âme le lendemain.

L’enseignant a été arrêté puis inculpé pour coups mortels. Devant les juges de la Cour d’assises de Parakou, Sylvain Olihidé va alors passer aux aveux à toutes les étapes de la procédure.

Après l’analyse du dossier par le ministère public représenté par Nasser Michel Linsoussi, ce dernier faisait  savoir à la cour que le crime de coups mortels reproché à l’accusé est prévu et puni par l’article 309, alinéa 4 du code de procédure pénal.

Selon l’avocat général, il existe un lien de causalité entre les coups portés et le décès de l’enfant. Car, indique l’avocat général, les éléments constitutifs du crime à savoir l’élément légal, l’élément matériel, celui moral ou intentionnel sont réunis. Il  a placé l’infraction incriminée comme un cas d’accident, mais n’est pas une raison pour la non application de la loi. Il a reconnu le mis en cause  coupable de crime, de coups mortels, et a requis une peine de  05 ans de prison.

Les deux avocats de l’accusé, Me Roland Adjakou et Me Aboubakar Baparapé, dans une plaidoirie riche, sont parvenus à alléger la peine de l’accusé.

Au verdict final, la cour présidée par Edouard Ignace Gangy a déclaré le nommé Sylvain Olihidé coupable d’homicide involontaire sur la personne de Prudence Olihidé et l’a condamné à 18 mois d’emprisonnement ferme.

Voici une partie de la défense d’un avocat en la personne de Me Roland Adjakou.


« Aucune preuve ne prouve que la victime a reçu un coup à la nuque et des analyses conséquentes n’ont pas été faites pour diagnostiquer les causes réelles de la mort de l’enfant ». Cet avocat estime qu’il y a  un doute sérieux qui pèse sur la culpabilité de l’accusé. Il a demandé à la cour d’accorder une chance à l’accusé afin qu’il aille aider son épouse à garder le reste des enfants. En vain ».

Me Aboubakar Baparapé formule sa défense comme suit: « Le but ultime visé par l’accusé pour accompagner son fils dans ses études est que ce dernier puisse être au pas en lecture, être à l’image de son père, bref un modèle pour ses jeunes frères mais le sort en a décidé autrement ». Avant de préciser: « C’est un incident malheureux qui, faute de diligence de soins adéquat par les agents de santé s’est compliqué. Il a déploré l’échographie qui n’a pas été faite à cause de la négligence des agents de santé dans un contexte de week-end, l’absence d’autopsie pour desceller les causes réelles de la mort de l’enfant ».

Aux dires de ce dernier, il y a un doute au principal sur l’affaire de coups mortels. Il a demandé à la cour d’acquitter son client au bénéfice de doute.

Yao Junior L

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