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« Ma fille est devenue mon fils »: le cri douloureux d’un père

« Je l’admets, il m’arrive d’avoir du mal à accepter tout ça. Je regarde ma maison, je vois les photos de moi et de ma petite fille, et mes yeux s’emplissent de larmes. »

Jon Ralston présentateur et journaliste aux États-Unis, se confie sur le site du Huffington Post comment il est parvenu à accepter le changement morphologique et physiologique de sa fille, Maddy.

« Quand Maddy Ralston est venue au monde, il y a presque 21 ans, je l’ai aimée dès le premier regard (…) Je n’avais jamais rien vu d’aussi beau », déclare le père ému. Très vite, il remarque que sa fille est un peu différente. « Elle a refusé de porter la jupe de son uniforme scolaire, lui préférant un pantalon kaki. Même avant le lycée, c’était un vrai garçon manqué qui se fichait d’être une ravissante petite fille blonde aux yeux bleus. Elle préférait passer des heures à pêcher à Sunset Park plutôt que d’aller faire du shopping avec ses copines. Elle m’a dit vouloir être un garçon. »

Jon est persuadé que cette situation ne durera pas.

« Pour moi, ça n’avait pas vraiment d’importance. C’était ma fille, et je l’adorais. Notre relation père-fille était de plus en plus forte. Nous partagions tout. J’assistais à presque tous ses matchs, qu’il s’agisse de football, de basket-ball, de volley-ball ou de flag football. Nous avons fait trois voyages en Europe, en savourant la joie d’être ensemble. »  Maddy était tout le temps harcelée à l’école, ses camarades se moquent d’elle et la taxaient de lesbienne. « Pendant un temps, elle est sortie avec un garçon. Mais ça n’a pas duré. Elle ne le sentait pas vraiment, je le voyais bien. Ensuite, elle est sortie avec une fille. Ça a duré un moment, mais elle n’était pas heureuse. Quelque chose n’allait pas. »

Pendant longtemps, Maddy a eu du mal à expliquer clairement ce qu’elle ressentait au plus profond d’elle.

« En réalité, elle savait depuis ses cinq ans, depuis l’époque où elle refusait les poupées et les robes », raconte son papa, qui reconnait avoir été dans le déni. « Je ne crois même pas l’avoir vraiment écoutée, il y a quelques années, quand elle m’a dit qu’en fait, à l’intérieur, elle était un garçon. Qu’elle était transsexuelle. C’est ça, ai-je pensé. Ça lui passera. J’en étais certain. Après tout, elle avait subi de nombreuses épreuves: sa mère était morte, elle avait dû changer d’école. Elle ne savait absolument pas qui elle était. Mais la vérité, c’est que c’était moi qui n’en savais rien. Ou alors, j’étais dans le déni. »

Ensuite le papa de Maddy a commencé à se renseigner sur le sujet des transs*xuels.

« Lentement mais sûrement, j’en suis venu à l’accepter, et à l’accepter pleinement », explique Jon. « Comme toujours, ma première réaction a été de protéger mon enfant, de m’assurer qu’elle n’était pas en danger et qu’elle était heureuse. C’est ce que la plupart des parents veulent pour leurs enfants. » Il décrit vivement les réactions négatives qu’il lit parfois sur le net. « On l’a traitée « d’abomination divine », on lui a dit que sa mère s’était suicidée parce qu’elle avait honte d’elle, qu’elle allait « brûler en enfer ». Entendre des choses pareilles doit être encore plus atroce qu’on ne peut l’imaginer. Je bouillonne de rage chaque fois qu’elle m’en parle. »

Il lui arrive parfois de regretter son passé.


« Je l’admets, il m’arrive d’avoir du mal à accepter tout ça. Je regarde ma maison, je vois les photos de moi et de ma petite fille, et mes yeux s’emplissent de larmes », avoue tout de même Jon. « Mais ces souvenirs sont éternels, et Maddy m’a dit de ne pas enlever ces photos, qu’elle aussi les chérissait. » Maddy assume aujourd’hui ce qu’elle est et elle a entamé les démarches nécessaires. « Cette semaine, elle s’est rendue au tribunal et a courageusement expliqué à un juge pourquoi elle voulait être un homme, et faire modifier son certificat de naissance. Après l’audience, quand c’est finalement devenu une réalité, quand il m’a appelé, je crois bien que je n’avais encore jamais entendu mon enfant aussi heureux. Et il voulait que les gens sachent. »

Jon termine son témoignage comme il avait commencé:

« Quand je rentrerai à la maison dans quelques jours, je verrai pour la première fois une personne qui s’appelle officiellement Jake Ralston. Et s’il y a une chose dont je suis certain, c’est que je l’aimerai dès le premier regard. »

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