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Italie: Des migrantes nigérianes destinées à la prostitution

L’immigration clandestine vers l’Europe est un fléau qui mine l’Afrique. Il ne se passe plus une semaine sans que de jeunes gens tentent, de rejoindre les terres européennes sur des embarcations de fortune, qui pour eux représentent de manière illusoire, l’El-dorado.

Une fois en Europe, nombreux d’entre eux sont livrés à eux même et se lancent dans des vices pour pouvoir survivre. C’est le cas de ces jeunes filles venues du Nigeria qui ne désemplissent plus les bateaux à destination des côtes italiennes. Elles arrivent par centaines chaque mois, le rêve européen plein la tête, alors que beaucoup sont promises à des années d’esclavage s3xuel.

Depuis la fin des années 1980, l’Italie voit en effet arriver de nombreuses Nigérianes attirées par la promesse d’un emploi en Europe mais piégées par une dette colossale à rembourser à leurs passeurs.

Et ces dernières années, le trafic de jeunes migrantes nigérianes a explosé : selon les données de l’OIM (Organisation Internationale pour la Migration) ce sont: 433 Nigérianes qui ont débarquées sur les côtes italiennes en 2013. En 2014 on dénombre 1.454 Nigérianes. En 2015 le nombre de ces migrantes s’élève à 5.653 en 2015 contre 7.768 au 30 septembre 2016. L’organisation révèle que depuis deux ans, on observe des centaines de mineures qui font partie du lot de migrantes. ce sont des adolescentes parfois âgées de 12-14 ans.

Intégration du réseau

Elles ont un numéro de téléphone à contacter à leur arrivée, mais souvent aussi, un membre du réseau les accompagne. Elles gardent le silence pour suivre le flot vers un centre d’accueil où les trafiquants viendront les chercher. En début de semaine, la police a ainsi pu libérer une jeune nigériane débarquée, le 24 octobre et qui avait appelé à l’aide après s’être retrouvée séquestrée par trois compatriotes exigeant qu’elle se prostitue pour rembourser les 30.000 euros qui auraient servi à assurer son voyage.

En effet l’OIM  remet à toutes ces jeunes filles des numéros de téléphone à appeler à tout moment. Au Nigeria, « personne ne dit la vérité » et quand on leur parle d’Europe, « les filles ne voient que les paillettes », explique sœur Monica Chikwe, une religieuse nigériane chargée de coordonner en Italie un vaste réseau de foyers gérés par des communautés religieuses pour les victimes de ces réseaux.

Pour beaucoup, les abus et les violences commencent en route, en particulier en Libye, mais la reconnaissance se mêle encore à la peur vis-à-vis des passeurs qui, malgré tout, ont tenu leur promesse de les conduire en Europe.

20 à 50.000 euros à rembourser

Et celles qui ont des doutes n’ont aucune idée de la violence qui les attend ni de l’énormité de la dette le plus souvent, le montant à rembourser s’élève entre 20.000 et 50.000 euros .

« Ce sont des sommes bien supérieures à ce qu’ont payé les autres migrants », explique à l’AFP Maurizio Scalia, procureur adjoint à Palerme (Sicile), qui a mené des poursuites après des dénonciations individuelles et cherche désormais à « élever le niveau de l’enquête pour reconstituer l’ensemble du système ».


La majorité d’entre elles sont liées par des rites vaudous parfois cruels réalisés avant le départ. Elles redoutent  alors un mauvais sort ou des représailles contre leurs familles si elles ne remboursent pas leurs dettes ou trahissent le pacte.

Le numéro vert mis en place par les autorités italiennes a reçu 150 appels à l’aide de jeunes Nigérianes entre 2015 et juin 2016.

Face à l’urgence, le gouvernement italien a débloqué 15 millions d’euros pour créer des foyers d’accueil. Ils sont déjà tous pleins.

Hippolyte YEO

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