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Interrogé sur le pardon aux victimes/ Laurent Gbagbo: « Je ne parle pas comme Blé Goudé »

Laurent Gbagbo a-t-il un problème à demander pardon aux victimes de la crise ivoirienne ? Interrogé chaque fois sur la question, l’ex-président ivoirien exprime une sorte de gêne et d’agacement. Au point d’affirmer qu’il n’est pas Blé Goudé qui a ouvertement demandé pardon et appelé à la réconciliation.

Laurent Gbagbo a parlé ou du moins a prononcé pour une fois le nom de Charles Blé Goudé. Depuis leur acquittement en 2019 et 2021, Laurent Gbagbo se garde bien de prononcer le non de son codétenu de la prison de Scheveningen. Pour beaucoup, il y a un malaise entre les deux hommes. Par plusieurs artifices, Blé Goudé fait tout pour paraitre en odeur de sainteté avec son ex-mentor politique.

Mais avec la sortie de Laurent Gbagbo, les choses se clarifient peu à peu. Quelque chose ne tourne pas rond. Sinon, Laurent Gbagbo n’aurait pas eu une réaction aussi alambiquée, sur une question pourtant simple. Le pardon aux victimes de la crise post-électorale de 2010-2011. En effet, Laurent Gbagbo refuse catégoriquement de faire acte de contrition. Et les appels au pardon et à la réconciliation de Charles Blé Goudé semblent le courroucer. Sa réponse au journaliste de France 24 est étonnante.

« Votre co-accusé, Charles Blé Goudé a demandé pardon aux Ivoiriens, pardon aux victimes. Parce que comme vous il a été acquitté, mais il y a quand même eu des crimes graves. Est-ce que vous allez demander pardon, parce que vous étiez responsable », demande le journaliste ? La réponse de Laurent Gbagbo est glaçante et curieuse, à la limite: « Moi, je ne suis pas Charles Blé Goudé. Je suis Laurent Gbagbo, ancien président de la République de Côte d’Ivoire. Je ne dis pas, je ne parle pas comme Charles Blé Goudé, voilà.« 


Pour justifier son propos, Laurent Gbagbo explique que « les problèmes qui se sont passés en Côte d’Ivoire et qui se posent encore sont des problèmes graves. Il ne faut pas s’amuser avec. Il faut les mettre sur la table, les discuter, dégager les responsabilités des uns et des autres et puis prendre des décisions au niveau de l’Etat pour avancer ». Ce n’est donc pas aujourd’hui que l’on entendra Gbagbo demander pardon. Parce que les deux camps se rejetant la responsabilité de la crise, ce n’est pas aujourd’hui que le pouvoir Ouattara va se culpabiliser dans cette affaire.

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