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Tchad: dix membres de Boko Haram ont été fusillés au lendemain de leur procès

Dix membres présumés du groupe islamiste Boko Haram, ont été fusillés à djamena ce samedi 29 août, à 10h05 (TU). L’information a été rendue publique par le ministère de l’Intérieur tchadien à RFI. Ils avaient été appréhendés suite au double attentat-suicide perpétré en juin contre le commissariat central et l’école de police de Ndjamena. Le bilan de ces attentats avaient fait 38 morts, dont les trois kamikazes, et 101 blessés.

Ils ont été exécutés, à 11h05 a précisé le ministre de l’Intérieur. Des rumeurs faisant suite à cette exécution avaient commencé à se propager depuis le matin. C’est dans un endroit tenu secret qu’un groupe de gendarme a procédé à l’exécution probablement sur une plaine au nord de la capitale.

Les condamnés ont eu droit au rite musulman avant leur exécution, les autorités sont venues recueillir leur profession de foi. C’est aussi l’Etat tchadien qui s’est chargé de leur linceul et de leur inhumation dans un lieu lui aussi tenu secret.

Cette exécution, moins de 24h après le prononcé de la condamnation des membres de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest, ex-Boko Haram, est présentée par les autorités comme « un avertissement aux extrémistes qui trouveront, quoi qu’ils fassent, les autorités sur leur chemin », émane du ministre de la Sécurité publique.

Une violation des droits de l’homme, pour Amnesty International

L’organisation Amnesty International condamne cette décision, elle pense qu’on n’arrivera pas à bout du boko haram en employant les mêmes méthodes que ses assaillants, explique Alioune Tine, nouveau directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest du Centre d’ Amnesty International.


« Le Tchad est à contre-courant de la tendance lourde qui existe à l’heure actuelle sur le continent », déclare-t-il, en s’appuyant sur les 17 pays africains qui ont aboli la peine de mort.

« Aujourd’hui, persiste-t-il, c’est la tendance lourde. Même dans la sous-région. Il y a actuellement un débat sur la peine de mort au Burkina-Faso, et également un débat sur la nouvelle loi sur le code pénal en Guinée Conakry. C’est une véritable régression que de revenir à l’application de la peine de mort. » Selon lui, cela ne traite pas la question. Au contraire, ça la complique. Contre le terrorisme, ajoute-t-il, il faut combattre avec des moyens qui respectent les droits humains : « Nous pensons que les Etats doivent combattre les Etats avec les armes d’un Etat moderne, civilisé. Même si Alioune Tine l’avoue, « nous savons que c’est extrêmement dififficile pour les Etats africains, qui n’ont pas été préparés à la lutte contre le terrorisme. »

Les exécuter est-elle la bonne solution ?

 

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