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Cacao : le Ghana face à une fraude de fèves ivoiriennes

Le Ghana, pays frontalier à la Côte d’Ivoire souffre d’une crise de la production de cacao. Cette situation que traverse le pays est liée à la contrebande des fèves en provenance de la Côte d’Ivoire.

Les difficultés du secteur du cacao poussent de plus en plus de cultivateurs ivoiriens à écouler leurs stocks en contrebande vers le Ghana voisin.

Un phénomène qui s’explique par les 500 dollars/tonne de différence des prix entre les deux pays.

Aujourd’hui ce flux  risque de compromettre les efforts du régulateur pour éviter la baisse des paiements de producteurs malgré l’érosion des prix à l’international.

Le Ghana veut malgré tout maintenir le prix du cacao  fixé avant la crise, 500 dollars/tonne.

En effet, le régulateur ivoirien a décidé en avril dernier, de réduire la rémunération de cultivateurs de 36%, soit 700.000 Fcfa (1.211 dollars).

Une baisse justifiée à Yamoussoukro comme, une contre-mesure face à la baisse prévue de plus d’un tiers/an des cours internationaux, à cause des prévisions d’offre excédentaire.

Accra a de son côté choisi, de maintenir les paiements aux agriculteurs à 7.600 cédis (1.723 dollars) par tonne.

D’ailleurs, le régulateur exclut pour le moment toute réduction de ces versements pour la prochaine récolte.

Cette dernière décision a coïncidé avec la hausse des cargaisons de cacao ivoirien entrant illégalement au Ghana, pour justement profiter des 500 dollars de différence.

Cette situation a poussé les agriculteurs des régions limitrophes à se mobiliser et à lancer des campagnes pour lutter contre la contrebande.


Au niveau des cours internationaux, les contrats à terme sur le cacao ont enregistré une légère hausse de 0,1% pour s’établir à 1.493 livres sterling (1.937 dollars) sur la place de Londres.

Les pourcentages de pertes du marché du cacao ont été estimés à 14% depuis janvier 2017.

Du côté de la production, le Conseil du café et du cacao ivoirien table sur une récolte de 1,9 million de tonnes en septembre prochain, alors que le Ghana s’attend à une production estimée à 900.000 tonnes.

Emeraude ASSAH

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