Côte d'Ivoire

Un chef de village fait des révélations au sujet du coup d’État 1999 et du pouvoir Ouattara

Les corollaires du tout premier coup d’état survenu vers la fin de l’année 1999 en Côte d’Ivoire, continuent de faire parler d’elles.

Feu le colonel Moassi, fils du terroir Gouro, ancien ministre de l’intérieur dans le gouvernement de transition de 1999 est décédé en 2014. Il était un élément clé de ce putsch. Aujourd’hui le chef de village de Yaofla, village dont l’ancien Ministre est originaire, Guy Diby Koffi, révèle toute la gêne qu’a ressentie la chefferie de ce département. « Quand il y a eu le coup d’Etat de 1999, on a eu froid dans le dos. L’un de nos enfants était l’un des leaders de ce putsch. Au niveau traditionnel, nous n’avons pas apprécié cela. Mais, c’est arrivé. Ce furent des moments douloureux pour notre pays, mais il fallait passer par là. Ceci étant, petit à petit, la Côte d’Ivoire s’est remise au travail ».

Le chef Diby regrette également le coup d’Etat manqué de 2002. Toutefois,il fait noter que même entre les dents et la langue, il y a parfois des querelles. Ce qui ne les empêche pas de cohabiter. « C’est pourquoi le père, qui est le chef de l’Etat, prône de vivre ensemble. Notre rôle, en tant que chefs de villages, c’est de donner des conseils à nos enfants. Que les politiques écoutent les chefs que nous sommes », déclare le chef de Yaofla.

Poursuivant, le chef Guy Diby Koffi a également confié que l’arrivée du président Ouattara au pouvoir avait causé une grosse frayeur au sein des Kweni (Nom originel des Gouro) du département d’Oumé, pour diverses raisons. « Il faut le dire, l’avènement du président Ouattara nous avait fait peur. Des écrits et des dires nous ont fait peur. On se demandait, s’il venait au pouvoir, est-ce que les Blancs n’allaient pas nous envahir et nous spolier de nos terres ? Aujourd’hui, ces craintes sont passées. Alassane, au pouvoir, est le président de tous les Ivoiriens, y compris les Kweni, et nous sommes heureux du travail qu’il fait pour le pays », a avoué le chef gouro, qui précise que c’est désormais le peuple qui cherche à se rapprocher du chef de l’Etat. Il a salué les promesses tenues par le président de la République, à l’image du statut accordé aux rois et chefs traditionnels. « Il nous a doté d’un statut en plus d’un siège. Il pousse loin pour que nous ayons le directoire au sein de la Chambre des rois et chefs traditionnels. En tant que fils de chef, il a fait de nous des chefs craints et respectés. Il reste que cela soit accompagné par des soutiens financiers », a salué M. Diby Koffi, qui a abordé un autre sujet d’intérêt pour son peuple. A savoir la problématique du foncier. Car, précise-t-il, « la terre est une bombe à retardement ».

Le chef de Yaofla se réjouit de la mise en place de dispositifs juridiques pour régler ce problème. Il s’attardera aussi sur l’exploitation de la mine d’or de Hiré. A ce propos, il a dénoncé la mauvaise politique qui est en train de faire perdre à Oumé sa réputation de zone de fortes productions de café – cacao ainsi que de vivriers.

A l’en croire, depuis l’implantation de la mine d’or, le désordre s’est installé dans sa localité à cause de l’immigration incontrôlée de populations en provenance de pays limitrophes. A cela s’ajoute une injustice dans la répartition des richesses engrangées par les activités d’exploitation de l’or à Bonikro, village censé appartenir au département d’Oumé. « Au niveau d’Oumé, nous vivions de la cacaoculture et du café, ainsi que de la banane plantain. Malheureusement, le changement climatique est venu bouleverser l’habitude des populations. Suivi de la mine d’or de Bonikro et de l’invasion des orpailleurs. Oumé est en train de perdre ses valeurs au niveau de la tradition ».

Les bras valides que sont les jeunes, déplore le chef, ont décidé de jeter leur dévolu sur la recherche de l’or. « Nous n’avons plus de main-d’œuvre. Il n’y a plus d’agriculture ». Et le chef Diby d’insister sur la frustration des chefs d’Oumé, privés des bénéfices de la mine de Bonikro, rattachée à la localité voisine d’Hiré. Guy Diby Koffi terminera sur un sujet plus gai qu’est le festival des pagnes d’origine Kweni, des rythmes et danses traditionnelles des peuples du département d’Oumé qui se tiendra en décembre prochain.

Source: Linfodrome

Hippolyte YEO

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