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« Je ne veux pas mourir ici » : une Ghanéenne de 23 ans retrouvée morte au Liban après ses messages de détresse

Le corps d’une femme de ménage, 23 ans, a été retrouvé au parking de la résidence son employeur au Liban, un jour après ses messages de détresse.

Avant sa mort, Faustina Tay  avait envoyé plusieurs messages de détresse à son frère au Ghana et à un groupe de militants basé au Canada, se plaignant de violences physiques dont elle était victime de la part de son employeur et du propriétaire de l’agence qui l’avait recrutée, rapporte Al Jazeera.

Le dernier message de Faustina Tay « Dieu vient à mon secours » a été envoyé au groupe de militants le 13 mars.

Selon un médecin légiste, elle serait morte des suites d’une blessure à la tête après « une chute horrible ». Le médecin a également ajouté qu’aucune marque d’agression physique n’a été trouvée sur son corps.

Son employeur, Hussein Dia, a nié tout acte de maltraitance lors d’un entretien avec Al Jazeera. Il affirme ne pas connaître le motif de son prétendu suicide et qu’il n’avait jamais levé la main sur elle. Tay a travaillé pour Dia pendant 10 mois et pendant son séjour chez celui-ci, elle dormait au sol de la cuisine de sa maison.

Cependant, avant son triste décès, elle avait envoyé plusieurs SMS et messages vocaux au groupe militant « This Is Lebanon » et à son frère, elle accusait son employeur et le propriétaire de l’agence de recrutement, Ali Kamal, de l’avoir battue.

Tay a affirmé avoir été battue deux fois entre le 16 janvier et le 6 mars. Elle a également envoyé à son frère des photos montrant sa main enflammée, un bleu sur son avant-bras et une égratignure sous l’œil.

La jeune femme qui avait également déclaré que son téléphone avait été confisqué une fois en guise de punition pour s’être plainte de ses abus a dit à son frère et à « This Is Lebanon » qu’elle était désespérée de rentrer à la maison. Mais ses efforts pour convaincre Dia et Kamal étaient vains.

« J’ai peur. J’ai peur ; ils pourraient me tuer », avait déclaré Tay dans l’un des messages vocaux.

Elle aurait également informé ses employeurs en janvier qu’elle voulait retourner au Ghana après leur avoir dit qu’elle n’était plus intéressée à travailler pour eux.

Sa demande aurait été refusée et Dia l’aurait battue pour la première fois le même mois. Il l’aurait également emmenée au bureau de Kamal pour être punie.

Dia et Kamal ont cependant nié tout acte répréhensible. Kamal a également déclaré que les autorités auraient fermé son agence si elles avaient reçu des informations selon lesquelles il maltraitait ses employés. Kamal, selon Al Jazeera, a dit à Tay qu’elle devait travailler pour Dia pendant deux mois de plus afin d’avoir de l’argent pour payer son vol de retour au Ghana, ce qu’elle a accepté. Lorsque le moment est venu pour elle de partir en mars comme convenu, Dia l’en a empêchée. Elle aurait été battue à nouveau par Dia et Kamal.


« Mon patron m’a battue sans pitié hier et ce matin, il m’a emmenée au bureau et  j’ai été battue à nouveau, c’est la deuxième fois qu’ils me battent au bureau », se Plaignait Tay dans un autre message à « This Is Lebanon. »

Elle a envoyé d’autres messages de détresse au fur et à mesure que le temps passait. « Je suis très, très faible. S’il vous plaît, aidez-moi. Aidez-moi à retourner dans mon pays pour me faire soigner. S’il vous plaît, je ne veux pas mourir ici », disait-elle dans un message vocal.

Des cas comme celui de Tay ne sont pas inhabituels dans ce pays du Moyen-Orient. L’agence de renseignement de la Sécurité générale du pays rapporte que deux domestiques meurent chaque semaine. Tout comme dans le cas de Tay, beaucoup d’entre eux tombent de gratte-ciel en essayant de s’échapper.

Poussés par le manque d’opportunités chez eux, les jeunes Africains se rendent en masse au Moyen-Orient à la recherche d’un emploi. Des centaines de milliers d’entre eux sont aujourd’hui employés dans toute la région, souvent comme domestiques.

Crédit photo : facetofaceafrica

Gaelle Kamdem

Bonjour, Gaelle Kamdem est une rédactrice chez Afrikmag. Passionnée de la communication et des langues, ma devise est : « travail, patience et honnêteté ». Je suis une amoureuse des voyages, de la lecture et du sport. paulegaelle@afrikmag.com

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