AfriqueMonde

Etats-Unis: Des lycéennes noires se rebellent « Laissez nous porter nos foulards africains »

Certaines jeunes filles afro-américaines, ont décidé de monter au créneau pour revendiquer leur identité culturelle. A St Petersburg en Floride, ces jeunes pour la plus part lycéennes ou collégiennes, refusent « d’ôter les foulards africains » malgré les pressions, elles ont lancé un mouvement et arborent tous les mercredis cette coiffe, symbole pour elles de leur identité afro.

Au lycée Gibbs, à Saint Petersburg en Floride, les règles en matière de couvre-chef sont très strictes : il est formellement interdit de porter casquette, foulard ou bandana, sauf pour raison religieuse. Sur la base de ce règlement, le 25 août dernier, un surveillant aurait demandé à des jeunes filles d’enlever leurs foulards, noués à l’africaine. Ce geste a fait naître un mouvement baptisé « Black girls wrap Wednesday » (« Les filles noires se couvrent le mercredi« ).

La leader du mouvement est Liu Montsho Kwayer âgée de 17 ans et étudie au lycée Gibbs.

Pour ces filles, ce foulard, est bien plus qu’un accessoire. Les femmes noires et africaines les portent depuis longtemps.  »Cela fait partie intégrante de notre culture et de notre héritage ». Il s’agit pour elles d’embrasser cet héritage.

Quand nous avons été « volés » sur le continent africain [en référence aux traites négrières des XVIIe et XVIIIe siècles, NDLR], nos ancêtres ont été dépossédés de leur culture, leur nom, leur langue. Pour moi, ceux qui disent que nous ne pouvons pas porter ces foulards nous renvoient à cette époque de répression ».

Lorsque l’interdiction a été émise, j’étais désespérée. Particulièrement parce que c’est un policier qui a demandé à la première victime d’enlever son foulard. C’était une situation très humiliante. Voir qu’un policier peut intervenir sur ce sujet dans l’enceinte d’un lycée, c’était effrayant.

Le Uhuru, un mouvement panafricain socialiste radical international centré sur la question des conditions sociales et économiques des populations africaines à travers le monde a organisé une manifestation le 31 août pour faire la promotion de la culture Afro. A la suite de cet événement,  six filles ont été convoquées par le bureau de la vie scolaire et ont également appelé leurs parents

Après les premières manifestations, la directrice Reuben Hepburn a donné l’autorisation du port du foulard africain à condition que la permission soit accordée par leurs parents. Mais cette décision n’était pas suffisante pour les leaders du mouvement Uhuru qui ont tenu à rencontrer la directrice de l’établissement pour demander plus de droits pour les jeunes filles.

Contactée par France 24, Lisa Wolf, chargée de communication du district, affirme que l’incident est pour eux clos. Ils précisent : « Notre règlement concernant l’interdiction de se couvrir la tête visait notamment les bandanas et les bandeaux, car certains gangs de la zone utilisent ces objets pour se reconnaitre entre eux. Mais chaque directeur d’école est libre de l’adapter selon les circonstances. »


 

Selon notre Observatrice Kwayera, le combat n’est pour autant pas terminé.

Parfois, nous nous faisons embêter par l’équipe dirigeante. Tous les mercredis, j’amène un sac rempli de foulards africains pour les jeunes filles qui n’auraient pas pu prendre le leur. Je mets en place comme un petit atelier dans les toilettes pour les nouer aux jeunes filles qui le souhaitent. La semaine dernière, une surveillante s’est rendue compte de ça, et a essayé de faire pression sur moi pour que j’arrête. Malgré tout ça, nous poursuivons notre mouvement. Nous sommes entre 30 et 40 participantes chaque semaine. Même des jeunes garçons de notre lycée ont commencé à porter des foulards africains, et des amis d’autres lycées m’envoient des messages pour me dire qu’ils ont aussi lancé le mouvement dans leur établissement.
Ce n’est pas juste une question de foulard : pour moi, c’est une lutte pour toutes les femmes noires pour qu’elles aient le droit de vivre leur culture.

 

Hippolyte YEO

Hello, Je suis Pharel Hippolyte YEO, passionné d'High-Tech et de culture. Sur AfrikMag, je vous donne des news fraiches concernant les innovations technologiques en Afrique, le Showbiz africain et la vie de la diaspora africaine. hyeo@afrikmag.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page