R.D Congo

R.D Congo : des soldats de la paix ont « engrossé des femmes et abandonné des milliers d’enfants »

Un nouveau rapport choquant affirme que des soldats de la paix de 12 pays différents ont engrossé des femmes et abandonné des milliers d’enfants en République démocratique du Congo depuis 1999.

Selon le même rapport, des soldats et des policiers opérant sous mandat de l’ONU dans ce pays déchiré par la guerre ont abusé d’enfants, violé des jeunes femmes et échangé de la nourriture contre du s3xe.

Une victime n’avait que dix ans lorsque sa tante l’a vendue à des soldats de la paix de l’ONU qui l’ont violée et engrossée, indique le rapport.

D’après Mail Online, la majorité de ses soldats sont originaires de Tanzanie et d’Afrique du Sud, tandis que d’autres viennent du Maroc, d’Uruguay, du Népal et du Bangladesh.

Ils étaient dans le pays dans le cadre de rôles allant de soldats, officiers et pilotes à des chauffeurs, cuisiniers, médecins et photographes.

Les Casques bleus de l’ONU sont entrés pour la première fois en RDC en 1999 dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu visant à mettre fin à la deuxième guerre du Congo, qui l’opposait au Rwanda, à l’Ouganda, à l’Angola, au Zimbabwe et à la Nabibie ainsi qu’à des mouvements rebelles.

Les abus et l’exploitation sexuels sont devenus une préoccupation majeure peu après l’entrée des troupes de l’ONU dans le pays, rapporte The Conversation.

Une équipe de chercheurs de l’université de Birmingham s’est entretenue avec des dizaines d’enfants de soldats de la paix âgés de 6 à 19 ans. Ils se sont également entretenus longuement avec les mamans de ses enfants et ont réalisé des milliers d’entretiens au total.

Sur les 2 858 entretiens réalisés, près de la moitié (1 182 personnes) ont soulevé la question des abus commis par les Casques bleus et des enfants abandonnés.

Ils ont découvert que les mamans de ces enfants étaient souvent rejetées par leur propre famille et stigmatisées au sein de leur communauté, tandis que les enfants grandissaient dans le plus grand dénuement et la plus grande pauvreté, négligés et exclus.

Le conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies, le prince Zeid Raad Al-Hussein, a révélé en 2005 que « de nombreuses victimes ont été abandonnées par les pères de leurs bébés, sont dans une situation financière désespérée. »

Kirstin Wagner, qui a travaillé sur cette étude, a déclaré : « La RDC reste l’un des pays les plus pauvres et les plus déchirés par les conflits au monde. La durée et la taille de la mission de maintien de la paix dans ce pays suggèrent qu’un nombre important d’enfants y sont nés à la suite d’abus sexuels. Il y a potentiellement des milliers d’enfants abandonnés par les soldats de la paix en RDC. 


Une partie du problème réside dans le fait que certaines des personnes déployées semblent considérer ces missions comme une opportunité de tourisme sexuel et de crimes sexuels qu’elles ne commettraient probablement pas dans leur pays d’origine. »

Selon Wagner, la plupart des mères ont décrit leurs contacts sexuels avec le personnel de l’ONU comme étant « transactionnels ». Ils étaient basés sur l’échange de nourriture, de vêtements et d’argent, avec des arrangements occasionnels pour que les soldats paient les frais de scolarité des filles.

« Certaines femmes ont eu des relations sexuelles parce qu’elles voulaient un téléphone portable, une nouvelle coiffure ou de nouvelles chaussures. Ce n’est pas la même chose que les femmes qui ont des rapports sexuels parce qu’elles ont besoin de nourriture pour vivre, ce qu’on appelle le sexe de survie. »

L’étude s’est concentrée sur les expériences des enfants laissés sans père. Un enfant de 13 ans a déclaré : « Je ne vais jamais à l’école. Je n’ai aucune aide alimentaire et même lorsque j’en reçois, je commence à penser à ma mère, qui vit à l’étranger, et à mon père, que je n’ai jamais vu. La Monusco devrait se souvenir de nous qui sommes restés ici à Kisangani. Nous sommes considérés comme des orphelins. »

Crédit photo : hotlifestylenews

Gaelle Kamdem

Bonjour, Gaelle Kamdem est une rédactrice chez Afrikmag. Passionnée de la communication et des langues, ma devise est : « travail, patience et honnêteté ». Je suis une amoureuse des voyages, de la lecture et du sport. paulegaelle@afrikmag.com

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