Cameroun

Cameroun: Plus de 1,3 milliard de FCFA détournés en 2016 au ministère des finances…Explications

Le ministère camerounais des Finances est cité dans un grave scandale de détournement de fonds publics. C’est un peu plus de 700 personnes qui sont accusées de détournement d’un montant estimé à 1,3 milliards de FCFA pour la seule année de 2016. A en croire une source proche du dossier, « toutes les personnes ou presque ont déjà été placées en débet. L’État veille à ce qu’ils remboursent jusqu’au dernier centime, sans préjudice des poursuites judiciaires engagées contre eux».

D’après nos confrères de Cameroon Tribune dans leur publication du vendredi 06 janvier 2017, ces personnes mises en cause exploitaient une «vieille combinaison» surnommée «Mboma» depuis la mise sur pied d’un système informatique pour la gestion de la solde et des pensions.

La démarche frauduleuse fonctionne de la manière suivante: « Concrètement, les fonctionnaires se font payer à plusieurs reprises les mêmes émoluments: salaire mensuel, rappel de soldes, avance de soldes, avancement de grade, reclassements, etc.»

Pendant l’année 2016, certains employés  du ministère des Finances en service à la cellule informatique de la Direction de la dépense, de la solde et du personnel ont été interpellés et placés en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui. Ils sont accusés d’être à la tête d’un réseau de détournement estimé à  1,3 milliard F CFA à travers le gonflement indu des salaires et des primes au profit de plus de 700 agents publics dont des  militaires, policiers, enseignants, diplomates et  fonctionnaires de l’information aussi, détaille le journal.


«Généralement, les fraudeurs bénéficient des complicités internes. Ce sont ces complices-là qui approchent les usagers et leur proposent de multiplier leurs gains qu’ils se partageront à l’aboutissement du dossier. Ils procèdent donc en effaçant en machine les paiements déjà effectués, à chaque fois. Mais, on ne peut tromper ni un système informatique ni l’État indéfiniment», déclare un responsable du ministère des Finances proche du dossier.

Une enseignante dont l’identité n’a pas été révélée raconte dans les colonnes du journal comment il a été victime du «Mboma»: « J’ai brutalement été confrontée au «Mboma» en 2015, quand je me suis engagée à me mettre à jour à la Fonction publique. Cela faisait 10 ans que je travaillais et je n’avais pas fait d’avancement: je devais donc obtenir «un gros lot» à la fin de l’opération. J’ai monté mon dossier patiemment en suivant le cheminement normal jusqu’à l’aboutissement. J’ai été surprise, le moment venu, de trouver le double de ce que j’attendais à la banque. Deux jours après, j’ai commencé à recevoir des coups de fil menaçants d’individus me réclamant leur argent et me parlant du «Mboma». Ils disaient qu’ils vont interrompre mon salaire si je ne m’exécute pas. J’ai tout simplement saisi la CONAC [Commission nationale anti-corruption] et ces bandits ont disparu dans la nature. Par la suite, j’ai saisi le ministère des Finances qui a considéré le surplus du paiement comme une avance de solde que je rembourse petit à petit ».

Oscar Mbena

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