Portrait

Photographie : Sanlé Sory, l’œil de l’Afrique des années 60

De nombreux pays africains ont obtenu leur indépendance en 1960. Sanlé Sory a été le témoin privilégié de ce changement. Reconnu au nombre des plus méritants portraitistes africains, Sanlé  est pourtant longtemps resté dans l’ombre des célèbres photographes maliens, au même titre que Seydou Keïta ou Malick Sidibé. Depuis, il a gagné une notoriété internationale et est exposé dans les musées et galeries de Paris, Londres ou New York.

A ce jour, le photographe expose à la A.Galerie de Paris où il présente ses clichés qui ont su capturer un certain âge d’or de cette période.

Né en 1943 en République de Haute-Volta (rebaptisée Burkina Faso en 1984), Sanlé Sory arrive à Bobo-Dioulasso en 1957. Journaliste, illustrateur de pochettes de disques et photographe, il va sillonner le pays pendant des années, cherchant à semer les graines de ce qui fera plus tard son succès.

« Capter l’euphorie des habitants, l’effervescence de cette liberté nouvelle (l’indépendance), est son fantasme. Il se rend dans les cérémonies, les baptêmes et les mariages, les soirées dansantes, partout où s’exprime la joie et l’exubérance de la jeunesse.

En 1965, le photographe ouvre son propre studio où au départ pour gagner sa vie, il fait des photos d’identité. Mais « se faire tirer le portrait » devient une obligation pour ces enthousiasmés jeu africains avides de modernité. Sanlé Sory va vite obtenir une certaine notoriété à Bobo-Dioulasso, alors capitale culturelle et économiques de l’ex Haute-Volta.

Photographie : Sanlé Sory, l'œil de l'Afrique des années 60
Photographie : Sanlé Sory, l'œil de l'Afrique des années 60

Le noir et blanc et le moyen format (6×6) sont caractéristiques des photographies africaines de cette époque. Mais très vite, Sanlé Sory va personnaliser ses clichés… Il ne va plus se contenter de photographier les visages, mais faire des photos gros plans, plain-pied.

Il va peindre ses propres fonds, ajouter des accessoires (transistors, deux-roues, jouets, pot de fleur, disques, instruments …) et créer ainsi une nouvelle marque iconographie enfouie dans les goûts de son époque.


Photographie : Sanlé Sory, l'œil de l'Afrique des années 60
Photographie : Sanlé Sory, l'œil de l'Afrique des années 60

« Je voulais que le studio reflète l’esprit de l’époque. C’étaient (C’était) les années de l’indépendance, la liberté, le bonheur et l’optimisme régnaient à Bobo-Dioulasso. (…) Quand j’ai ouvert le studio, je suis devenu très proche de mes clients. Je faisais partie de la communauté et mon studio était une attraction populaire », raconte-t-il dans un entretien à FranceInfo.

Photographie : Sanlé Sory, l'œil de l'Afrique des années 60

Sanlé Sory s’est ainsi saisit de l’effervescence culturelle ces années 60, l’époque au lendemain de l’indépendance. Il réalise des milliers de portraits dans son studio mais aussi dans des soirées dansantes et s’immerge dans la musique. Instantanés d’un pays qui s’appelait alors la Haute-Volta, son travail livre aujourd’hui le témoignage de ce moment charnière dans l’histoire du Burkina Faso et l’évolution plus large du continent africain vers l’indépendance.

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