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Des ex-Comzones nommés Généraux/ Ouattara enterre l’enquête sur la rébellion du 19 septembre 2002

Alassane Ouattara pense-t-il encore à mener une enquête sur la rébellion du 19 septembre 2002 ? La question mérite d’être posée à l’aune des dernières nominations qu’il vient de faire dans l’armée ivoirienne. Le Chef de l’Etat vient de promouvoir des ex-chefs rebelles. En totale contradiction avec ses promesses de campagne de 2010.

Alassane Ouattara qui nomme plusieurs ex-chefs rebelles aux grades de Général et de Colonel-major. C’est ce qui vient de se passer au sein des forces armées. Le chef de l’Etat a nommé par décret, le 22 décembre, plusieurs militaires dans différents corps de l’armée et des forces paramilitaires. Parmi les promus, on retrouve des noms emblématiques parmi ceux des rebelles qui ont porté le glaive dans le sein de la mère patrie entre 2000 et 2002.

Par exemple, Cherif Ousmane, l’une des figures centrales de la rébellion à Bouaké est passé Général de Brigade. Il arborera fièrement ses deux étoiles sous peu. Avec lui, on note la promotion de Touré Hervé Pelikan dit Vetcho. Lui avait été chef d’Etat-major particulier de Guillaume Soro au début de la rébellion. Ouattara Morou, un autre ex-chef rebelle qui gérait la zone de Bouna devient Colonel-Major. Son compère Koné Zakaria, ex-comzone de Vavoua devra aussi attendre avant de devenir Général. Il n’est plus loin, lui qui a nommé Colonel-Major. Fofié Kouakou porte désormais le grade de Colonel-Major.

Ces nominations qui entrent normalement dans les prérogatives du chef de l’Etat, appellent aussi des réflexions. En effet, plus de 11 ans après sa profession de foi sur les différents crises ivoiriennes, Alassane Ouattara n’est plus très intéressé pour découvrir la vérité. Il avait pourtant affirmé la main sur le cœur qu’une fois arrivé au pouvoir, une enquête sur la rébellion du 19 septembre 2000 serait sa priorité. A ce sujet, il a dit vouloir savoir et comprendre les motivations de ceux qui ont mené cette rébellion. Une décennie plus tard, que fait Ouattara ? Rien.

En tout cas, Alassane Ouattara ne mène aucune enquête. Au contraire, il a gradé les chefs visibles et connus de cette rébellion. N’étaient-ils pas ensemble d’ailleurs après le 11 avril 2011 ? Ont-ils vraiment été loin durant toute cette crise ? C’est à voir. Ce qui saute à l’oeil c’est que Ouattara a oublié ses idées d’enquête. Pourquoi ? Les hommes politiques ivoiriens devraient donner de la valeur à leur parole donnée.

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Le 25 novembre 2010, lors du débat présidentiel, Alassane Ouattara promettait une grande enquête sur la rébellion. «  Je vais mettre en place aussi une Commission d’enquête sur la rébellion , pour savoir comment la rébellion a été organisée, qui l’a organisée, qui l’a financée et pourquoi il y a eu tant de dégâts et de souffrances et de tueries des frères ivoiriens entre eux « , disait-il avec force conviction.

Déjà, le 15 décembre 2007 à Ouagadougou, au Burkina Faso, son épouse Dominique Ouattara était assise à la table d’honneur de l’ex-chef rebelle Chérif Ousmane. Elle était en fait le témoin de mariage de ce dernier. Sur la même table, on retrouvait Alassane Ouattara alors président de l’ex-RDR. Parmi les invités, on pouvait voir les ministres Konaté Sidiki, Amadou Koné et presque tous les Comzones. L’enquête sur la rébellion aura vécu.

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