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Adamrobe : le village ghanéen où les gens parlent avec leurs mains

Au Ghana, dans la communauté appelée Adamrobe située dans une vallée en forme de bol au pied des collines d’Akuapem, trouver des personnes sourdes-muettes est si courant qu’on pourrait la décrire comme la ville avec la plus grande population de sourds.

Ce qui rend Adamrobe différent, c’est que, dans tout le village, les gens parlent avec leurs mains.

Un reporter ghanéen du nom de Gabriel Ahiabor a rapporté qu’au fil des siècles, une langue des signes locale est apparue, utilisée entre les sourds et les personnes sans handicaps dans leur vie quotidienne, faisant de la ville un lieu d’inclusion des personnes sourdes tout à fait unique.

On en sait peu sur les preuves directes de l’incident de la surdité dans le village. Mais il existe de nombreuses preuves circonstancielles indiquant une perspective à la fois locale et médicale sur la forte incidence de la surdité.

Les archives les plus récentes indiquent clairement que sur les 1800 personnes de la communauté, 50 sont sourdes, ce qui double la moyenne mondiale de l’Organisation mondiale de la santé qui estime que cinq enfants sur 1000 dans le monde sont nés avec une perte auditive ou l’acquièrent peu après la naissance.

À Adamrobe, la naissance d’un enfant entraîne la peur et l’anxiété non seulement pour les parents mais pour tout le village.

Plusieurs recherches initiées par des organismes privés et des institutions gouvernementales ont révélé la forte incidence de la surdité. L’une des recherches a suggéré que le nombre élevé était génétique. Certains villageois pensent que le taux élevé de surdité à Adamrobe pourrait être le résultat de la malédiction, car les villages voisins n’ont pas signalé de troubles similaires.

Pendant ce temps, le chef du village, Nana Kwame Ayeh, croit qu’une coutume séculaire du mariage au sein de la communauté, associée au manque d’accès aux installations médicales et à la vaccination dans le passé, a probablement conduit au grand nombre de sourds-muets.  

Selon lui, en 1975, l’ancien chef du village Nana Kwakwa Asiampong II a adopté une loi interdisant le mariage entre deux personnes sourdes afin de réduire le nombre de personnes sourdes dans le village.

Bien que les femmes sourdes semblent n’avoir aucun problème à trouver des partenaires pour le mariage, on pense généralement qu’épouser un homme sourd se traduira par une progéniture sourde.

En conséquence, la plupart des hommes sourds n’ont pas d’enfants.  

Selon une recherche sociologique menée par Amedofu, Brobby & Ocansey (1999), certaines explications données par les habitants à l’importante population sourde étaient que, la ville est gouvernée spirituellement par un dieu sourd qui rend la progéniture de tout couple sourd s’ils ont posé des actes qui l’ont offensé.


Un deuxième mythe était qu’il y a un ruisseau à la périphérie de la ville dont l’eau ne doit pas être puisée par quiconque à des fins domestiques en raison de sa nature  et que quiconque qui ose briser ces tabous est puni par des enfants sourds.

Une autre histoire était qu’il y a longtemps, il y avait un beau jeune homme sourd fort dans la ville avec qui chaque femme et fille, qu’elles soient mariées ou non, cherchaient à avoir un enfant avec à cause de sa forte beauté.

Cet irrésistible sourd aurait semé la surdité en ville.

Ces histoires traditionnelles ont été renforcées par le secrétaire du village, M. Stephen Akrofi, qui a déclaré que certains des enfants pouvaient parler avant 3 ans et souffrir soudainement de convulsions et devenir muets.

Toujours au Ghana, une communauté Mafi-Dove, ne permet pas l’accouchement, l’enterrement des morts ou l’élevage d’animaux. L’accouchement, l’inhumation et l’élevage d’animaux sont considérés comme un tabou dans ledit village et considérés comme des actes qui offenseraient les dieux.

Felicia Essan

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