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Mohamed Morsi : Les autorités ont refusé qu’il soit enterré au cimetière familial

Le président égyptien Mohamed Morsi a été enterré discrètement ce mardi sous haute sécurité au Caire après son décès suite à un malaise pendant sa comparution, a déclaré un avocat.

La famille de Mohamed Morsi a assisté aux prières funèbres dans la mosquée de la prison de Tora, au Caire, avant l’inhumation dans un cimetière à Medinat Nasr, un quartier de l’est du Caire, a déclaré Abdul-Moneim Abdel-Maqsoud, un membre de son équipe de défense.

Les services de sécurité ont refusé qu’il soit enterré dans le cimetière familial de sa ville natale de Charkiya dans le delta du Nil, a déclaré son fils Ahmed.

Mohamed Morsi, 67 ans, comparaissait lundi dans une nouvelle affaire d’espionnage en raison de contacts jugés suspects avec le Hamas palestinien. L’ex-président s’adressait à l’audience lorsqu’il est tombé au sol dans la cage des accusés. Il a été transporté à l’hôpital où il est décédé.

Une déclaration du procureur général égyptien affirme que les caméras de surveillance à l’intérieur du tribunal seraient examinées et qu’une autopsie serait effectuée. Cependant, ses proches dénoncent les conditions dans lesquelles il était détenu, affirmant qu’il était malade depuis plusieurs mois sans aucun accès à des soins médicaux.

Mohammed Sudan, membre de la branche londonienne du groupe des Frères musulmans, a déclaré que la mort de M. Morsi constituait un « meurtre prémédité ».

« Il a été placé dans une cage de verre. Personne ne pouvait l’entendre ou savoir ce qui lui arrivait. Il n’a reçu aucune visite depuis un mois ou presque un an. Il n’a jamais pris de médicaments. C’est un meurtre prémédité. C’est une mort lente », affirme Mohammed Sudan.

Entre-temps, Human Rights Watch a déclaré que l’incident était « prévisible » étant donné que les autorités ne lui avaient pas fourni les soins nécessaires.

L’organisation a fait référence à un rapport rédigé, il y a de cela deux ans, dans lequel elle décrivait le traitement « cruel et inhumain » que Momamed Morsi subissait en détention.

Elle décrit en détail les « conditions épouvantables » qui l’ont conduit à perdre du poids, à s’évanouir et à souffrir d’un coma diabétique.

Dans un tweet lundi, Amnesty International a demandé qu’une enquête soit ouverte sur la mort subite de Mohamed Morsi et sur les conditions dans lesquelles il était détenu.


« Nous appelons les autorités égyptiennes à mener une enquête impartiale, approfondie et transparente sur les circonstances de la mort de Morsi, y compris son isolement du monde extérieur », a écrit Amnesty International.

Morsi s’était forgé une réputation en tant que dirigeant de la mouvance des Frères musulmans, désormais interdit, avant son élection en tant que président en juillet 2012.

Il a été évincé à peine un an plus tard lors d’un coup d’État militaire dirigé par Abdel Fattah Al-Sisi, l’actuel président de l’Égypte, après des semaines de protestations anti-gouvernementales massives dans tout le pays.

Crédit photo : jforum

Gaelle Kamdem

Bonjour, Gaelle Kamdem est une rédactrice chez Afrikmag. Passionnée de la communication et des langues, ma devise est : « travail, patience et honnêteté ». Je suis une amoureuse des voyages, de la lecture et du sport. paulegaelle@afrikmag.com

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