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Question Africaine 13 : Journée Mondiale des Enseignants : où en est l’Afrique avec ses « potiers » d’Hommes ?

Mon ami,

Tandis que le Burkina est devenu le fief des kermesses djihadistes, que le G5 Sahel se demande s’il pourra venir à bout de l’Hydre terroriste et que tout l’ouest de l’Afrique se questionne sans savoir comment se soucier de ses enfants affamés, mal gouvernés et donc radicalisés, tandis que l’on se soucie du sort du feuillage de notre continent sans avoir d’égard pour sa racine, laisse-moi revenir, ce premier lundi d’octobre 2019, sur la Journée Mondiale des Enseignants.

Je ne l’ai appris que récemment. Il existe une Journée Mondiale des Enseignants. Ne t’étonne pas sinon je dirai que tu es un inculte. Comme moi-même d’ailleurs ! J’ai cherché illico sur internet pour trouver que depuis 1994, l’UNESCO, l’organe mondiale en charge de la gouvernance éducative, a décrété chaque 5 octobre Journée Mondiale des Enseignants.

Question Africaine 13 : Journée Mondiale des Enseignants : où en est l'Afrique avec ses "potiers" d'Hommes ?

Le site l’UNESCO en donne les tenants et les aboutissants : « Avec l’adoption de l’Objectif de développement durable 4 sur l’éducation et de la cible spécifique (ODD 4.c) qui reconnaît le rôle clé des enseignant(e)s dans la réalisation de l’Agenda Éducation 2030, la Journée mondiale des enseignant(e)s est devenue l’occasion de célébrer les progrès et de réfléchir aux moyens de surmonter les défis qui subsistent dans la promotion de la profession enseignante. »

Pour cette édition de 2019, le thème était « Jeunes enseignants : l’avenir de la profession ». J’ai envie de compléter « dans le contexte de désaffection actuelle pour l’enseignement. »

Mais, voici donc un métier qui se ringardise pourtant à mesure que notre Afrique s’essaie au numérique qu’elle n’a pas encore totalement domestiqué. Si on ne considère pas l’enseignant du primaire comme un enfant de l’âge de sa classe, on prendrait le professeur de philosophie pour un presque fou qui se pavane dans la pensée grecque en plein villages guinéen, burkinabé, malien… Et les célébrations des 1er mai voient des pics de revendications enseignantes : conditions pénibles, mauvais paiement, classes surpeuplées, matériels inexistants, contenus désuets, irrespects, negligence des parents d’élèves, mépris des gouvernants… Et la dernière affaire des livres au programme truffés de fautes en Cote d’Ivoire indique quelques négligences coupables dans ce domaine.

Les chiffres de l’Education en Afrique ? 1/5ieme des jeunes de 6 à 11 ans non scolarisés, 1/3 des 12 à 14 ans non scolarisés, 60 élèves en moyenne part classe, 11 élèves pour un manuel au Cameroun, 2.3 millions de besoin d’enseignants… selon Prière au coeur du monde.

On a donc vite compris que les petits Rwzndais en démonstration avec des tablettes numériques, ce n’est pas la norme, mais l’exceptionnelle exception. Il y a plus qu’urgence donc a ramener les jeunes vers ce métier fondamental.

Question Africaine 13 : Journée Mondiale des Enseignants : où en est l'Afrique avec ses "potiers" d'Hommes ?

Je veux finir avec cette image d’un slameur Burkinabé, car ce pays intègre sait encore célèbrer ses enseignants : « L’enseignant, c’est celui qui de ses mains propres prend l’argile sale pour un en faire un pot. Et qui, à la fin, a les mains sales quand le pot est propre. »


Respect aux enseignants d’Afrique. Dites-nous : quelle est la conditions des enseignants chez vous ?

C’est une question africaine ouverte, vos avis nous n’intéressent.

An vendredi.

Dr Christian TIDOU

Dans ces Questions Africaines (QA), l'universitaire et chroniqueur Christian Tidou, croque l'actualité du continent à la lumière de l'histoire du Contient et de ces défis actuels. Vos avis l'intéressent pour secouer les inerties. Rejoingnez-le sur AFRIKMAG.COM.

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