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Découvrez le montant que les États-Unis devraient payer en réparation pour l’esclavage

Depuis plusieurs années, la question de la réparation des dommages causés par l’esclavage est soulevée par les descendants d’esclaves dans les Amériques et les Caraïbes.

La croyance selon laquelle les Blancs américains ont une dette morale envers les Noirs américains en guise de compensation pour l’esclavage date de très longtemps.

Les critiques affirment qu’il serait difficile de faire des calculs justes quant au montant que les victimes recevront, compte tenu des années en jeu.

Un chercheur de l’Université du Connecticut, Thomas Craemer, soutient cependant qu’il ne devrait pas être difficile de dédommager les victimes, car il existe d’autres exemples de dédommagements historiques payés de nombreuses années après que les dégâts ont été causés.

Dans la revue Social Science Quarterly, Craemer estime que dédommager les descendants d’esclaves noirs coutera entre 5,9 et 14,2 billions de dollars aux États-Unis.

Le journal, cité par Newsweek, a révélé que Craemer a fourni ces chiffres en compilant le nombre d’heures travaillées par tous les esclaves aux États-Unis depuis la création officielle du pays en 1776 jusqu’en 1865, date de l’abolition officielle de l’esclavage.

Il a ensuite multiplié le nombre d’heures travaillées par le salaire moyen de l’époque, puis un taux d’intérêt composé de 3 % par an pour calculer le montant des réparations.

« Les réparations ne ramèneront jamais une vie en arrière, et c’est totalement inadéquat comparé à la terreur du passé, mais avoir un montant significatif de réparations est une bonne chose, non seulement pour les bénéficiaires, mais aussi pour les personnes qui les offrent », a déclaré Craemer.

Ayant grandi en Allemagne, Craemer a été poussé à faire ce travail parce que l’Allemagne a accepté de payer des réparations aux victimes juives des nazis et a depuis 2012, payé 89 milliards de dollars en compensation.

« J’ai grandi avec ce complexe de culpabilité au sujet de l’Holocauste, et je me souviens que je me sentais bien que mon pays ait payé des réparations », a-t-il expliqué.

Il a ajouté que lorsque la politique de réparation a été envisagée pour la première fois, des centaines de personnes ont été résistantes. Leur action n’est pas très différente de ce qui se passe aux États-Unis en matière de réparations.

En 1865, vers la fin de la guerre civile, le général William Tecumseh Sherman, de l’armée de l’Union a promis 40 acres et une mule aux esclaves.

Depuis lors, il y a eu des discussions sur les réparations et les critiques pensent qu’il serait difficile d’imaginer des réparations pour l’esclavage.

Craemer, dans son journal, n’est pas d’accord avec ces critiques. Il a souligné des exemples de réparations similaires, y compris l’indemnisation des victimes de spoliations antisémites pendant l’Occupation.


La France a refusé de payer pour les dommages qu’elle a causés pendant la guerre, mais de nombreux Américains ont poursuivi leur gouvernement fédéral au motif que ces dommages étaient la responsabilité ultime du gouvernement américain.

Cela a donné lieu à des années de débats, mais en 1910, le gouvernement américain a accepté de rembourser 1 million de dollars en réclamations à des centaines de ses propres citoyens, rapporte Newsweek.

En novembre 2018, il a été rapporté que l’Université écossaise de Glasgow s’apprêtait à verser des indemnités pour les victimes de l’esclavage après avoir admis que l’institution avait reçu des millions de dollars d’esclavage en Afrique et dans les Caraïbes.

L’Université a signé un protocole d’accord avec l’Université des Antilles (UWI) en Jamaïque dans le cadre d’un programme de justice réparatrice qui comprend la mise en œuvre de projets visant à fournir des bourses et des programmes d’échange à des étudiants jamaïcains et d’autres étudiants des Caraïbes par le biais de l’UWI.

Crédit photo : facetofaceafrica

Gaelle Kamdem

Bonjour, Gaelle Kamdem est une rédactrice chez Afrikmag. Passionnée de la communication et des langues, ma devise est : « travail, patience et honnêteté ». Je suis une amoureuse des voyages, de la lecture et du sport. paulegaelle@afrikmag.com

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