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Rencontre avec le co-fondateur de la start-up Coliba, qui prône le développement par le recyclage des déchets plastiques

AfrikMag a rencontré pour vous des jeunes entrepreneurs qui oeuvrent dans un secteur innovateur et prometteur pour l’Afrique: le traitement et le recyclage des déchets plastiques. L’un d’eux est Genesis EHIMEGBE, cofondateur de COLIBA. Il nous parle de sa start-up, son rôle et sa vision, pour l’Afrique.

AfrikMag: Bonjour, veuillez-vous présenter à nos chers lectrices et lecteurs

Je suis Genesis EHIMEGBE, 26  ans et Co-fondateur de la Start-up C O L I B A.  Je suis diplômé d’un Master Grande École en Ingénierie des affaires Internationales à Télécom École de Management à Paris. Originaire d’Edo State, dans le sud du Nigeria, j’ai grandi à Tours, une ville dans le centre de la France. Le deuxième Co-fondateur de la start-up se nomme Yaya KONE et il a 35 ans. Il est diplômé d’un Master en Management opérationnel et développement durable à l’Institut supérieur de Commerce de Paris. Il est originaire de la Côte d’Ivoire.

Rencontre avec le co-fondateur de la start-up Coliba, qui prône le développement par le recyclage des déchets plastiques
Yaya Bruno, cofondateur de Coliba

 

Quand est née votre entreprise?

C O L I B A existe officiellement depuis avril 2017. Toutefois, l’idée est née en 2015, lors d’un concours organisé par Ampion et qui réunissait tous les meilleurs projets d’entrepreneuriat en Afrique de l’Ouest . Un concours que nous avons remporté. Nous avons remporté successivement, celui de la jeune entreprise prometteuse par DEMO Africa en 2015 à Lagos, au Nigeria. Ensuite, nous avons eu le premier prix d’innovation organisé par le Groupe de la Banque Africaine de Développement intitulé « Innovation week 2015 » à Abidjan ainsi que le prix d’innovation en Afrique décerné par la COPE21 à Paris. En Novembre 2016 nous avons reçu le premier prix de la meilleure startup ivoirienne par la French Tech Abidjan.

Concrètement, que fait C O L I B A ?

C’est une jeune entreprise qui met la technologie au service du recyclage et de la revalorisation des déchets plastiques à travers une application web, mobile et sms.

Nous donnons aux ménages et aux entreprises une chance de saisir la valeur de leurs déchets tout en fournissant un approvisionnement fiable de matériaux pour l’industrie locale et internationale. Grâce à une simple touche sur son application mobile C O L I B A, une personne qui utilise notre plateforme est géo localisée en temps réel et en moins de trente minutes, nous venons récupérer ses déchets plastiques. En contre partie, nous récompensons les ménages avec des points rachetables en fonction du volume et de la qualité des matières recyclables qu’ils nous fournissent.

L’idée est de transformer ces déchets récupérés en matière première prête à emploi. Cette matière sera ensuite vendue aux industries d’automobile, de bâtiment, de textile et à toutes les entreprises qui en auront besoin.

Rencontre avec le co-fondateur de la start-up Coliba, qui prône le développement par le recyclage des déchets plastiques

 

Pourquoi avez-vous décidé de travailler dans ce domaine ?

J’ai décidé de travailler dans ce domaine pour deux raisons :

La première est qu’aujourd’hui la gestion des déchets plastiques est plus que jamais un enjeu majeur pour les grandes villes africaines dont Abidjan. Chaque année, le district d’Abidjan produit 190 000 tonnes de déchets plastiques et uniquement 10% de ces déchets sont recyclés. Les 90% restants finissent partout dans les rues, dans les caniveaux, ou bien brulés ou enfouis sous terre. Cette situation a des conséquences  catastrophiques sur l’environnement mais aussi sur la santé. Ce projet a donc pour objectif de rendre nos villes propres et agréables à vivre car nous ne pouvons continuer de vivre dans la saleté. De plus, nous avons vu que ce secteur est économiquement viable puisque l’ancien premier Ministre Ivoirien, Duncan, l’a estimé à plus de 20 milliards de FCFA avec plus de 10 000 emplois potentiels.

Deuxièment, j’ai toujours eu la volonté de faire quelque chose qui aura un impact significatif dans la vie des gens et à travers ce projet, j’aurais l’opportunité de  contribuer de manière active au développement du continent Africain et pour moi, cela est magnifique.

 

Quels sont vos objectifs à moyen et long terme?

Notre objectif stratégique d’ici 5 ans est de pouvoir traiter 30 000 tonnes de plastiques dans quatre autres pays : Nigeria, Ghana, Sénégal, Cameroun et réaliser un chiffre d’affaires de 5 milliards de FCFA avec un bénéfice net de 25%.

De plus, nous prévoyons de recruter 1200 personnes, essentiellement des femmes pour travailler dans nos usines. Ces femmes auront accès à des formations professionnelles qui leur permettront de gagner en compétences et en efficacité.  Notre objectif est d’offrir des emplois à ces femmes qui sont dans l’informel la plupart du temps alors qu’elles jouent un rôle économique important dans les ménages.

Quels sont vos besoins en matière de financement ?

Pour la mise en œuvre effective de ce projet, nous avons besoin d’un (1) milliard de FCFA dans un premier temps. Ce montant nous permettra d’abord de mettre en place 4 centres de tri dans 4 communes stratégiques d’Abidjan. Ensuite, d’avoir une usine hautement technologique avec une capacité de traitement de 30 000 tonnes de déchets plastiques par an.

A ce jour, nous avons investi plus de 20 millions FCFA sur fonds propres dans ce projet pour réaliser les tâches les plus urgentes comme la réalisation de l’application web et mobile, du site internet etc. Actuellement, nous sommes en contact avec des investisseurs car comme vous pouvez l’imaginer, ce n’est pas un projet que nous pouvons autofinancer. Donc j’en profite pour dire à tous ceux qui sont intéressés par ce projet de me contacter sans hésiter.

Nous avons besoin de travailler en synergie non seulement avec nos partenaires financiers mais aussi avec les autorités locales.

 

Quels conseils vous pouvez donner à ces jeunes africains au chômage et qui n’attendent que le gouvernement?

D’abord pour sortir du chômage, il faut le vouloir. Mon conseil pour ceux qui veulent en sortir, c’est d’abord de ne pas se décourager. Être chômeur n’est pas une fin en soi donc, pas de honte à cela. Je crois que la véritable porte de sortie du chômage pour les jeunes est l’apprentissage. Je ne parle pas forcément des grandes études. Donc n’hésitez pas à apprendre et chercher à être bon dans ce que vous faites. Une personne compétente trouvera un travail un jour ou l’autre.

 


Selon vous, comment l’entrepreneuriat pourrait-il participer au développement de nos pays en Afrique?

Selon Google Africa, en 2020, 500 millions de personnes en Afrique travailleront et participeront au développement économique du continent.  Pour un continent de 1.3 milliards de personnes, cela voudrait dire qu’au moins 400 millions de personnes n’auront pas de travail si nous enlevons les enfants et les personnes qui ne sont pas aptes à travailler.

Voilà la raison pour laquelle j’encourage les jeunes à ne pas hésiter à entreprendre car la vérité est qu’il n’y aura pas de travail pour tout le monde dans nos entreprises traditionnelles. Toutefois, les TIC offrent des possibilités illimitées en terme d’emploi dans ce nouveau monde marqué par la transformation numérique et écologique. De ce fait, les États ont un rôle majeur à jouer afin d’accompagner les jeunes entrepreneurs en mettant en place un environnement qui favorise, encourage et facilite les différents projets d’entrepreneuriat. Et je peux vous dire qu’ici en Afrique, les projets innovants sont nombreux !

 

Comment les contacter ?

Site internet: www.coliba.ci

E-mail: info@coliba.ci

Tel: 00225 57 90 49 25

 

La rédaction d’AfrikMag

Eunice Kouamé

Je suis Eunice KOUAME, une jeune femme passionnée de lecture, de développement personnel et de relations humaines en général. J'aime voyager, rigoler, cuisiner et surtout écrire. Vous pourrez consulter mes articles dans les rubriques conseils, couple, relations, actualités, inspiration, politique et chroniques( mon nouveau bébé ;) ) eunice.kouame@afrikmag.com

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