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Le Burkina Faso arrête huit travailleurs humanitaires liés à une ONG étrangère

Le Burkina Faso arrête huit travailleurs humanitaires liés à une ONG étrangère

Le gouvernement militaire du Burkina Faso a arrêté huit travailleurs humanitaires étrangers soupçonnés d’espionnage, une décision qui met en évidence la méfiance croissante du pays envers les organisations occidentales opérant au Sahel.

Le gouvernement militaire du Burkina Faso a accusé huit membres du personnel d’une organisation humanitaire basée aux Pays-Bas d’espionnage et de trahison, une démarche qui met encore davantage en évidence le fossé croissant entre les juntes au pouvoir au Sahel et les institutions occidentales.

Parmi les détenus, trois Européens, un Malien et quatre Burkinabés, figurent le directeur pays et l’adjoint de l’Organisation internationale de sécurité des ONG (INSO), selon le ministre de la Sécurité Mahamadou Sana.

Les autorités allèguent que l’INSO « a collecté et transmis des informations de sécurité sensibles » qui pourraient porter atteinte à la sécurité nationale du Burkina Faso et profiter à des puissances étrangères.

L’ONG, qui fournit des conseils en matière de sécurité aux groupes humanitaires, a catégoriquement nié les accusations, appelant à la libération immédiate de son personnel.

Ces arrestations interviennent dans le cadre d’une campagne croissante menée par l’Alliance des États du Sahel (AES), dirigée par l’armée et composée du Burkina Faso, du Mali et du Niger, pour affirmer sa souveraineté et réduire l’influence occidentale.

Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en 2022, le Burkina Faso a expulsé les troupes françaises, suspendu plusieurs ONG européennes et restreint les opérations des médias internationaux, notamment celles de la BBC et de Voice of America.

Le pays a suspendu l’INSO le 31 juillet pour « collecte de données sensibles sans autorisation » et affirme désormais que l’organisation a poursuivi ses activités en secret.

Le représentant de l’INSO, Anthony Neal, a déclaré à la BBC que la collecte de données avait cessé immédiatement après la suspension et a insisté sur le fait que le travail de l’organisation était transparent, conçu uniquement pour améliorer la sécurité des travailleurs humanitaires dans les zones de conflit.

Il a ajouté que la direction de l’INSO avait tenté de dialoguer avec le gouvernement burkinabé pour résoudre les malentendus, soulignant que « les informations de sécurité ne sont pas confidentielles, il s’agit de maintenir le personnel humanitaire en vie dans l’une des régions les plus dangereuses du monde ».

Ahmad Diallo

Je suis Ahmad Diallo, Rédacteur en chef chez AfrikMag. Très friand de lecture, de rédaction et de découverte. Mes domaines de prédilection en matière de rédaction sont la politique, le sport et les faits de société. Email : aDiallo@afrikmag.com

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