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Le Carburant vendu en Côte d’Ivoire est 350 fois plus toxique. Enquête sur ces fabricants européens

Le carburant vendu dans plusieurs pays africains est hautement toxique. C’est le résultat d’une enquête de l’Agence Public Eye qui révèle que 8 pays africains sont les plus grands importateurs de ce carburant qualifié de qualité « africaine » par les industriels.

La Côte d’Ivoire figure parmi ces pays qui consomment ce carburant hautement toxique. Dans l’essence le taux de souffre est 15 fois supérieur que celui autorisé en Europe. Le constat le plus amer se fait au niveau du Diesel, où le taux est 350 fois plus important. Cela est du en première cause par les normes ivoiriennes qui permettent l’entrée d’une telle qualité de carburant sur le territoire. Face à ce grand danger, plusieurs ONG appellent les autorités à réviser les normes afin de passer à une utilisation d’un carburant beaucoup plus sain pour le bien être des populations.

Dans son rapport intitulé « Dirty Diesel », Public Eye met les projecteurs sur les industriels suisses qui ont acquis d’importants réseaux de stations-service en Afrique. C’est le cas en Afrique de l’Ouest, où des négociants dont Vitol, Trafigura ou encore Addax & Oryx, profitent de la faiblesse des standards pour vendre des carburants de mauvaise qualité et réaliser des profits au détriment de la santé des populations africaines.

Les résultats des échantillons prélevés à la pompe par Public Eye dans les huit pays sont choquants. En plus des fortes teneurs en souffre, Ils contiennent d’autres substances très nocives, comme du benzène et des aromatiques polycycliques, à des niveaux également interdits par les normes européennes.

Toujours dans le même rapport, Public Eye rapporte que les négociants suisses ne se contentent pas de vendre du diesel et de l’essence toxiques, ils les fabriquent à dessein, en mélangeant divers produits pétroliers semi-finis à d’autres substances pétrochimiques afin de créer le carburant à « la qualité africaine ».

Où sont fabriqués ces produits toxiques?

L’enquête renseigne que ces carburants très polluants sont principalement produits et exportés depuis les Pays Bas et la Belgique à savoir la zone ARA (Amsterdam-Rotterdam-Anvers) où les négociants suisses disposent d’importantes infrastructures, telles que des raffineries et des entrepôts.

Ainsi donc de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest exportent vers l’Europe du pétrole brut d’excellente qualité pour la fabrication de produits finis mais en retour ces derniers reçoivent des carburants toxiques.


Si dans son rapport de durabilité 2015, le CEO  de Trafigura, M Jeremy Weir écrivait que sa société entend devenir « un leader reconnu en matière de responsabilité sociale d’entreprise », il n’a pas toujours joint l’acte à la parole. Public Eye et des organisations de la société civile en Afrique de l’Ouest ont quelques temps après renvoyé un conteneur rempli d’air pollué de la capitale ghanéenne, Accra, au siège de la société à Genève.

Ce phénomène est un grand fléau qui met en danger les populations africaines. En 2030 la pollution de l’air lié au trafic routier devrait causé plus de décès prématuré en Afrique qu’en Europe, au japon et au USA réunis.

Hippolyte YEO

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