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Dobet Gnahoré (Artiste Ivoirienne) : ‘’J’ai été abandonnée par ma mère à ma naissance’

Enfant du village artistique de Ki Yi M’Bock, fondé à Abidjan par Wêrê Wêrê Liking, une star de la world music des années 1990, Dobet Gnahoré trace sa propre route entre l’Europe et l’Afrique. Fière de ses racines, elle s’épanouit entre musique, chant, danse et engagements en faveur des plus démunis.

C’est en France que votre carrière a commencé. Comment avez-vous été repérée ?

Je suis arrivée en France en 1999, enceinte et malade du paludisme. J’étais mariée à un jeune guitariste français, Colin Laroche de Féline, un homme fabuleux dont je viens de me séparer après 18 ans de vie commune. Colin, c’est une magie. On s’est quitté en bon terme.

Au départ, il était question que j’accouche en France et que l’on reparte ensuite en Côte d’Ivoire. Colin était venu vivre au village Ki en 1996 afin de perfectionner son jeu.

En 2003, la maison de disque Contre-Jour nous repère :  on signe. Elle me fait passer au devant de la scène mais Colin est toujours avec moi, mon musicien.

On enregistre notre premier album Ano Neko[« Créons ensemble », en bété], du nom du duo qu’on formait avec Colin. C’est là que notre carrière a décollé. Aujourd’hui, je viens de quitter Contre-jour pour VO Music.

Êtes-vous engagée dans une action en faveur de la paix ou du respect des droits de l’homme en Côte d’Ivoire ?

J’ai crée une association qui s’appelle aussi Baara – parce que je crois que le travail est la base de tout, qu’il permet à tous de s’épanouir là où nous sommes -, pour récolter des fonds pour un orphelinat de 266 filles à Grand-Bassam.

Je donne, entre autres, des cours de danse et de chant en Europe pour financer la structure. Cet argent permet de fournir aux orphelines, du riz, des vêtements, des livres, des goûters et deux cours de danse par semaine.

Et comme j’adore aussi la couture et qu’elles ont besoin d’apprendre un travail manuel en plus de ce qu’elles apprennent à l’école, l’association leur a offert dix machines à coudre.


D’où vous viennent cette sensibilité et cet engagement pour les autres ?

A 9 ans, j’ai compris qu’il fallait se battre et j’ai décidé que j’allais sortir ma famille de la misère, que je serais pilier de famille, et qu’un jour, je leur construirais une maison. C’est pour cela que j’ai autant d’énergie sur scène et de la volonté. Être distinguée ambassadrice des droits de l’homme m’a surprise. Je me suis dit : « Je n’ai encore rien fait ! ».

A l’orphelinat, j’aimerais qu’intervienne un réseau d’artisans, mais les moyens manquent pour l’instant. Le village Ki Yi existe toujours mais j’ai toujours envie de recréer cette ambiance, ce qui m’a fait le plus grandir. Et pourquoi pas monter un village artistique au Togo, au Burkina Faso ou encore un autre en Côte d’Ivoire ? Quant à ma sensibilité envers les orphelins, cela s’explique car moi même, j’ai été abandonnée par ma mère biologique à ma naissance. J’ai toujours été à sa recherche car je voulais tirer cette histoire au clair, savoir comment elle m’avait abandonnée. Alors, j’imagine ce que c’est pour ces enfants qui n’ont ni mère ni père. Moi, j’ai connu ma mère biologique il y a 5 ans. Et je suis plus équilibrée depuis.

Source: Le bélier intrépide

Felicia Essan

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