Afrique

Namibie: L’Allemagne veut s’excuser du génocide des Héréros

C’est en Namibie, dès 1904, que l’Allemagne a expérimenté son parcours génocidaire, qui allait se poursuivre lors de la deuxième guerre mondiale. Il a abord été question du peuple noir de Namibie, avant d’enchaîner avec les juifs,  les communistes, les homos*xuels, pour ne citer que ceux-là, que le IIIe Reich enferma dans les camps. Aujourd’hui, les officiels travaillent sur une déclaration commune concernant les violences qu’ont subies dès 1904  le peuple Héréro.

L’Allemagne prévoit de présenter officiellement des excuses pour l’élimination systématique des indigènes en Namibie il y a un siècle, issus des peuples Héréro et Nama par les troupes impériales allemandes a indiqué mercredi le ministère des Affaires étrangères. Les autorités allemandes emploient désormais le terme de «génocide» à propos de ces massacres.

«Nous avons pour objectif de parvenir à une déclaration gouvernementale commune (avec les autorités de Namibie) qui contiendrait une formulation commune sur les événements qui se sont produits et une excuse allemande qui serait acceptée par la Namibie et pourrait former la base d’une résolution des parlements» des deux pays, a indiqué à la presse une porte-parole du ministère, Sawsan Chebli.

«Les deux parties espèrent que ces discussions seront achevées cette année»,

a-t-elle ajouté, tout en soulignant que de telles excuses officielles n’impliquaient pas à ce stade d’indemnisation.

A propos des massacres, les autorités allemandes parlent désormais de «génocide» . L’an dernier, le terme avait été employé par le président de la chambre des députés, Norbert Lammert, et il a été répété mercredi par le gouvernement.

Dizaines de milliers de victimes

L’Allemagne impériale a conduit en Namibie, à l’époque Afrique allemande du Sud-Ouest (1884-1915), une «guerre raciale» pour réprimer un soulèvement Héréro, selon le président du Bundestag,. Il a parlé de

«dizaines de milliers de victimes Héréro et Nama, non seulement dans les combats mais aussi à cause de maladies et de mises à mort ciblées liées à la privation d’eau et de nourriture» et affirmé que d’autres «sont morts dans des camps de concentration ou du travail forcé».

Les Héréro s’étaient révoltés le 12 janvier 1904, massacrant 123 civils allemands car ils étaient privés de leurs terres, de leur bétail et de tout moyen de subsistance en raison de la pression croissante des colons allemands et pressurés par l’administration coloniale.

Fuite à travers le Kalahari

En août 1904, la guerre a culminé avec la bataille de Waterberg , à environ 200 kilomètres de la capitale Windhoek. Poursuivis par les troupes allemandes à travers les étendues désertiques de l’actuel Kalahari, les Héréro décidèrent de fuir vers l’est avec femmes et enfants pour gagner le Botswana voisin,  où seuls 15’000 survécurent sur 80’000.

En octobre 1904, le commandant militaire de la colonie, le général Lothar von Trotha, décidait d’exterminer les Héréro, décrétant que «dans les frontières (coloniales) allemandes, tout Héréro avec ou sans arme, avec ou sans bétail, devait être abattu».

Depuis 2011, l’Allemagne a restitué à la Namibie plusieurs dizaines de crânes de guerriers Héréro. Ceux-ci avaient été ramenés à Berlin pour des expériences censées prouver la supériorité des Blancs sur les Noirs.

 


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