Afrique: un rapport de l’ONU accuse le Tchad d’exactions commises en Centrafrique
Un rapport de l’ONU pointe du doigt le Tchad pour les exactions commises en Centrafrique. Ce rapport recense quelque 620 crimes commis en Centrafrique entre 2003 et 2015. Celui-ci « recense les graves violations du droit international relatif aux droits de l’homme et au droit international humanitaire commises par des forces gouvernementales successives et divers groupes armés locaux et étrangers, ainsi que par des forces de défense internationales et étrangères », expliquent les Nations unies.
Reproches faits aux soldats tchadiens
Les forces tchadiennes formaient le plus important contingent de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca) de décembre 2013 à mi-avril 2014. Le pays a été souvent montré du doigt pour son soutien aux rebelles de la Séléka et soupçonné des exactions commises en Centrafrique.
La Centrafrique a basculé dans l’anarchie en 2013 avec le renversement de l’ancien président François Bozizé par des groupes armés Séléka pro-musulmans, entraînant une contre-offensive des milices à majorité chrétienne anti-balakas. L’intervention de la France (décembre 2013-octobre 2016) et de la force de la Minusca (12 500 Casques bleus) a ramené le calme dans la capitale mais la violence des groupes armés a redoublé ces dernières semaines dans l’intérieur du pays.
Déclaration du Tchad
Le Tchad souvent montré du doigt pour son action en Centrafrique proteste contre ces accusations. En effet, Le Tchad dans une déclaration qualifie ces allégations de mensongères, diffamatoires et attentatoires à la dignité des soldats tchadiens. Cette déclaration a été faite dans une lettre adressée au Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
Le Tchad « se réserve le droit de reconsidérer (ses) relations avec les différentes instances des Nations unies », selon la lettre du ministre de la Justice.
Pour rappel, en janvier 2017 la justice française à clos plusieurs enquêtes à l’encontre de 14 soldats français, sur des viols présumés qui auraient été commis en Centrafrique pendant l’opération Sangaris entre décembre 2013 et juin 2014. C’est déjà un rapport de l’ONU, ayant fuité dans le quotidien britannique The Guardian en avril 2015, qui avait donné l’alerte.