Afrique

Le Burundi ordonne aux couples non mariés de se marier d’ici fin 2017

Les couples non mariés au Burundi ont jusqu’à la fin de l’année pour légaliser leurs relations.

En mai dernier, le président Pierre Nkurunziza a signé une nouvelle loi qui, selon le gouvernement, aidera à protéger les femmes et à créer une société plus décente, mais beaucoup de Burundais s’opposent à cette loi.

La loi selon le président Pierre Nkurunziza est censée « moraliser la société ». Il exhorte les Burundais à montrer leur amour l’un pour l’autre et leur pays en se mariant.

Le gouvernement a depuis fait pression sur les couples célibataires à travers le pays à se marier.
Terence Ntahiraja, porte-parole du ministère de l’Intérieur, a déclaré à l’AFP que le Burundi faisait face à une explosion démographique, qu’il imputait aux « mariages illégaux », à la polygamie, à la bigamie et aux « centaines d’écolières tombées enceintes ».

Il a dit que les mariages religieux et légaux étaient la solution et étaient un devoir patriotique.
Les autorités de la province de Rutana, dans le sud-est du pays, ont ordonné que les «personnes vivant en union libre» soient inscrites sur une liste spéciale, tandis que les autorités de la province de Bubanza demandaient des «sanctions» non spécifiées.

Pierre, un agriculteur de 27 ans vivant avec sa partenaire dans le nord du Burundi, a déclaré que les autorités locales l’avaient menacé d’une amende de 50.000 francs burundais (29 $) et que tout enfant né hors mariage ne serait pas admissible pour l’école gratuite et les frais médicaux.
Pierre a dit qu’il ne s’était pas marié parce qu’il ne pouvait pas se permettre le prix de la dot exigé par la famille de sa petite amie.
« Elle m’a dit qu’elle était enceinte et comme je suis pauvre, nous avons décidé de nous mettre ensemble pour élever notre enfant« , a-t-il déclaré à l’AFP. « Nous pensions que nous légaliserions notre union dès que nous en aurions les moyens. » C’était il y a cinq ans et le couple est maintenant à leur troisième enfant.

Pour imposer la loi du président, les autorités ont commencé à organiser des mariages de masse. Un activiste de la société civile s’oppose à «une violation des droits humains parce que l’Etat n’a pas le droit d’attaquer deux adultes qui décident de vivre librement ensemble ».


L’activiste a déclaré que les mariages forcés faisaient partie d’une « croisade religieuse » menée par Nkurunziza et sa femme, tous deux fervents chrétiens évangéliques. Ntahiraja, le porte-parole du ministère, a rejeté de tels arguments en soutenant que la campagne du gouvernement respectait les textes.
« Nous voulons que les Burundais comprennent que tout le monde est responsable de sa vie, nous voulons l’ordre dans ce pays », a-t-il dit. « Tout cela est fait dans le cadre du programme de formation patriotique », a-t-il ajouté, se référant à une initiative lancée par Nkurunziza en août 2013, pour renforcer les « valeurs traditionnelles positives ».

Depuis 2015, lorsque Nkurunziza a brigué un troisième mandat controversé, au moins 500 personnes ont été tuées dans des violences politiques alors qu’environ 400 000 ont fui le Burundi pour des camps de réfugiés dans les pays voisins.
Le gouvernement insiste sur le fait qu’un document juridique reconnaissant un mariage aide à protéger les femmes et leurs enfants, en particulier lorsqu’il s’agit de questions telles que l’héritage.
Cependant, d’autres disent que la nouvelle loi sur le mariage enfreint les croyances religieuses, les coutumes et les pratiques des gens.

Felicia Essan

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