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Homme battu: il brise le tabou sur les violences conjugales subies par les hommes en racontant son histoire

Maxime Gaget a été maltraité physiquement et psychologiquement par sa compagne, Zakia Medkour durant 15 mois.

Ce n’est pas seulement les femmes qui sont battues. En effet, certains hommes souffrent en silence de violences domestiques. De peur d’être jugés, ils gardent le silence. Maxime a décidé d’en parler et de sortir de cette souffrance.

En mai 2015, Zakia Medkour a été condamnée à 3 ans de prison dont 18 mois ferme, et à plus de 200 000 euros d’indemnisation, pour avoir torturé physiquement et psychologiquement Maxime Gaget, son ex-compagnon.

Homme battu: il brise le tabou sur les violences conjugales subies par les hommes en racontant son histoire

 La victime a subi une véritable barbarie pendant 15 mois.

Maxime Gaget, 29 ans, rencontre en 2007 Zakia Medkour sur internet. Au bout de sept mois, elle lui propose de venir vivre dans son studio parisien, qu’elle partage avec ses deux enfants. Dès la première nuit, elle change de comportement et lui « saute dessus », comme l’a écrit Maxime dans son livre, « Ma femme, Mon bourreau », paru le 17 février 2015.

C’est au bout de deux mois, qu’elle lève la main sur lui pour la première fois. Devant ses propres enfants, elle insulte son compagnon, le frappe, le force à dormir sur le sol. Elle lui interdit de prendre des douches et d’aller aux toilettes. Zakia le déshumanise totalement. Elle l’oblige à amener et ramener les petits à l’école, et ne lui donne que 4 euros pour déjeuner. Elle lui brise ses lunettes.

Résultat : à force d’être régulièrement en retard ou absent au travail, et à cause de sa mauvaise vue, il est licencié.

Et devient un véritable « esclave domestique ». Elle le prive de ses papiers, de ses cartes de crédit, le dépouille de ses économies et s’il se rebelle, elle menace de le dénoncer en tant que pédophile.

Rapidement, les violences se transforment en véritables scènes de torture. Zakia lui assène des coups de manche à balais, de poings, de tabouret. Elle lui fait des brûlures de cigarettes, elle lui arrache la peau du bras avec un couteau chauffé à blanc. En plus, Elle le force à avaler des éponges, du produit lave-vitres. Un jour, il va aux urgences car son visage et sa nuque sont en sang. Un « repos de quatre jours », qui disparaît lorsqu’il retourne à l’appartement. Elle le force à boire de l’acide chlorhydrique avec un couteau posé sous sa gorge. « A ses violences physiques s’est ajoutée une violence psychologique avec brimade, isolement, contrôle total de l’autre, destruction de l’estime de soi » explique la procureure. Car Maxime Gaget est coupé de tout lien social. Son ex-compagne a piraté sa boîte mail, elle a envoyé des messages d’insultes à sa famille et à ses amis et a détruit son téléphone portable.


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« Au début il y avait les sentiments, puis la peur, puis la honte »

Il n’osait pas partir car il voulait protéger les enfants. C’est finalement le frère de Zakia Medkour qui donnera l’alerte, pour que Maxime ne « finisse pas dans une petite boîte ». Lorsqu’il retrouve ses parents, ils ne le reconnaissent plus tant il est défiguré. Lors de la première audience, la victime admet avoir eu honte de ce qu’il a subi : « C’est dur pour un homme d’admettre de se faire battre par une femme ». Zakia Medkour a perdu la garde de ses enfants. Selon ses avocats, elle est bipolaire et « n’était pas dans son état normal au moment des faits ». L’appel était initialement prévu pour février 2016, mais a été déplacé car la prévenue a été placée en urgence en hôpital psychiatrique.

Aujourd’hui, Maxime Gaget, 37 ans, est retourné en Charente, chez ses parents. Il est toujours sans-emploi et a subi plus d’une dizaine d’opérations. Selon le ministère des Droits des femmes, chaque année en France, 80 000 hommes subissent des violences de la part de leur femme. Soit un homme qui meurt tous les 14,5 jours sous les coups de sa partenaire. Seuls 5% des hommes osent porter plainte.

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