La Russie offre l’asile politique à Elon Musk suite à son différend avec Trump

Dans un geste inattendu, la Russie a proposé d’accorder l’asile politique au milliardaire technologique Elon Musk, suite à son conflit public avec le président américain Donald Trump.

Cette offre, formulée par un haut responsable russe, intervient alors que les tensions entre les deux hommes ont atteint un paroxysme, éclaboussant les marchés financiers et la scène politique internationale.

Dmitri Novikov, premier vice-président de la commission des affaires internationales de la Douma (le parlement russe), a déclaré le 6 juin à l’agence TASS : « Je pense que Musk joue un jeu complètement différent […] mais si jamais il avait besoin d’asile politique, la Russie pourrait bien sûr le lui fournir » .

Bien que Novikov ait souligné qu’il ne croyait pas Musk en danger immédiat, cette déclaration a été perçue comme une provocation envers Washington, où les relations avec Moscou restent tendues en raison de la guerre en Ukraine.

Le Kremlin, quant à lui, s’est distancié du débat.

Dmitri Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine, a refusé de commenter directement le différend, le qualifiant de « problème interne aux États-Unis » .

La dispute entre les deux figures emblématiques a éclaté après la démission d’Elon Musk de la direction d’une agence fédérale temporaire (DOGE), chargée de réduire les dépenses publiques. Musk a vivement critiqué le « One Big Beautiful Bill » de Trump, un projet de loi fiscale qu’il juge « une abomination » risquant d’alourdir la dette américaine de 600 milliards de dollars .

Trump a répliqué en accusant Musk d’être « devenu fou » après la suppression de subventions pour les véhicules électriques, un secteur clé pour Tesla.

« Elon s’est mis à péter les plombs quand j’ai annulé son mandat pour les voitures électriques » , a-t-il écrit sur Truth Social . Le président a également menacé de résilier les contrats gouvernementaux de SpaceX, une décision qui a fait chuter les actions Tesla de 15 % .

L’offre russe a suscité des réactions variées. En Europe, la Commission européenne a ironiquement proposé d’accueillir les entreprises de Musk, avec une porte-parole déclarant : « Il est le très bienvenu ». Certains responsables russes, comme l’ancien président Dmitri Medvedev, ont même suggéré de jouer les médiateurs contre des actions Starlink .

Par ailleurs, l’ancien conseiller de Trump, Steve Bannon, a exigé l’expulsion de Musk, le qualifiant d’« étranger en situation irrégulière » en raison de sa naturalisation américaine . Une rhétorique qui rappelle les méthodes autoritaires souvent associées au Kremlin, où les oligarques en disgrâce risquent l’exil ou pire .

Pour l’instant, Musk n’a pas réagi à l’offre russe, mais il a ridiculisé les propositions de médiation sur X avec un émoji rieur . Les observateurs soulignent que cette crise révèle les fractures au sein de l’élite pro-Trump, tandis que Moscou savoure un spectacle qui rappelle ses propres luttes de pouvoir.

Une chose est sûre : ce feuilleton politico-financier est loin d’être terminé.