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Le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, Prix Nobel de la Paix 2019

Le prix Nobel de la paix a été attribué au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed le vendredi 11 octobre 2019, « pour ses efforts en vue d’arriver à la paix et en faveur de la coopération internationale, en particulier pour son initiative déterminante visant à résoudre le conflit frontalier avec l’Érythrée », a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen. 

  • Le premier ministre  éthiopien Abiy Ahmed, Prix Nobel de la Paix 2019

 « Abiyot », comme on le surnommait enfant et qui signifie « révolution » est né dans le petit village de Beshsa, situé à 500 kilomètres de la capitale Addis-Abeba. Il s’est engagé très tôt en politique dans l’Organisation démocratique des peuples oromos (ODPO), une des composantes de la coalition qui le portera finalement au pouvoir. L’un des éléments déclencheurs, selon ses proches, est la mort de son frère, Kada, tué par les membres d’un mouvement oromo rival, le Front de libération oromo (OLF).

À seulement 15 ans, Abiy Ahmed rejoint les rangs du Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF) quelques mois avant la chute du dictateur Mengistu Haile Mariam, à la tête du régime dictatorial du Derg pendant dix-sept ans. Il est ensuite envoyé comme casque bleu au Rwanda après le génocide des Tutsis, puis occupe un poste dans les télécommunications, sa spécialité, au moment de la guerre entre l’Éthiopie et l’Érythrée. Au total, Abiy Ahmed aura passé vingt ans dans l’armée.

Chrétien protestant, Abiy Ahmed est né de père oromo musulman et de mère amhara orthodoxe, un métissage qui doit servir d’atout pour diriger un pays de cent millions d’habitants, le deuxième plus peuplé d’Afrique, en proie à une crise politique, sociale et économique. Abiy Ahmed affirmait le 11 avril dernier devant la foule rassemblée à Ambo, ville de la région Oromia et haut lieu de la contestation ces deux dernières années : « Nous sommes en train d’entrer dans une nouvelle ère, une période de transformation de notre pays en un État plus inclusif. Nous avons maintenant la responsabilité de transformer ces espoirs en réalité ».

Il succède ainsi au gynécologue congolais Denis Mukwege et à la Yazidie Nadia Murad, récompensés conjointement pour leur combat contre les violences sexuelles.

Le prix Nobel de la Paix, qui est d’ailleurs le plus attendu, récompense « la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix » selon les volontés, définies par le testament, d’Alfred Nobel.


Cette année il y’avait 301 candidatures et 5 favoris se démarquaient : Greta Thunberg, la suédoise est une militante écologiste,  Raoni Metuktire, grand chef du peuple Kayapo au Brésil, Jacinda Ardern, première ministre Néo-zelandaise, le Pape François et Abiy Ahmed premier ministre Éthiopien.

Monsieur Ahmed recevra son prix le 10 décembre à Oslo en Norvège, qui contient la médaille de la paix, et un chèque de 8 millions de couronnes suédoises (soit un peu plus de 900 000 euros).

SANDRA KOHET

Je suis Sandra KOHET, Web Rédactrice à AfrikMag. Passionnée de Lecture, Cuisine et voyage. sandrakohet@afrikmag.com

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