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Mariée à un homme de 35 ans alors qu’elle n’avait que 12 ans, sa triste histoire vous choquera

Très souvent, les filles originaires des pays d’Afrique subsaharienne peuvent être mariées dès leur plus jeune âge. Et après, elles se trouvent confrontées à une situation difficile à vivre.

Elles peuvent souffrir de la pauvreté, la violence sexuelle et domestique, et la stigmatisation sociale.

Mais une association caritative, Camfed, qui déploie des efforts pour donner de l’éducation aux victimes de ce genre de situation est convaincue que l’éducation peut être la meilleure protection contre le mariage des enfants.

Camfed est basée au Malawi, en Zambie, en Tanzanie, au Zimbabwe et au Ghana et estime que le mariage des enfants est la conséquence de la pauvreté.

« La plupart des jeunes mariées ont perdu un de leurs parents ou les deux et luttent au quotidien pour se nourrir », explique Angeline Murimirwa, directrice exécutive de Camfed pour l’Afrique.

« Les grands-parents âgés ou d’autres membres de la famille n’ont pas les moyens financiers de s’occuper d’eux, et sont  souvent poussés à considérer le mariage comme la meilleure option pour leurs filles ».

En Afrique, il y a 125 millions d’enfants mariées, et 39% de toutes les filles de la région subsaharienne se sont mariées avant l’âge de 18 ans.

Bien que de nombreuses familles pensent que le mariage des enfants apporte un avantage financier, cela exacerbe encore d’avantage la situation.

Dans les communautés pauvres, l’éducation est plus pour les garçons car les parents pensent qu’ils ont plus de chances de trouver du travail et ne courent pas les mêmes risques de sécurité que les filles qui font de longs trajets pour aller à l’école.

Mais cela signifie que les familles perdent les revenus qui pourraient provenir de la scolarisation des filles. Les femmes réinvestissent souvent leurs revenus dans leurs familles, payant pour éduquer leurs enfants, leurs frères et sœurs et leurs proches. Ainsi, une fille éduquée a le potentiel de sortir toute sa famille de la pauvreté.

Cependant, quand elles se marient, c’est parfois la fin de leur éducation. De nombreuses épouses espèrent que le mariage sera l’occasion d’aller à l’école, mais elles finissent généralement par tomber enceintes peu après ou sont gardées à la maison pour effectuer les tâches ménagères.

En Afrique subsaharienne, 75% des filles commencent l’école primaire, mais seulement 8% terminent l’école secondaire. Selon un rapport de l’Unicef, le nombre de filles mariées doublera d’ici 2050 si aucune mesure n’est prise.

Marié à 12 ans

Selon la BBC, Gloria avait 12 ans quand son père est mort, laissant sa mère avec 10 enfants à sa charge. Vivant dans l’une des provinces les plus pauvres de la Zambie rurale, il y avait peu d’options disponibles pour la famille.

« J’ai pleuré parce que j’étais trop jeune pour me marier », se souvient Gloria. « Je ne voulais pas, je ne comprenais pas la signification du mariage, j’avais tellement peur ».

Après le mariage de Gloria, elle a arrêté les études et passait ses journées à s’occuper de la maison et à chercher du travail.

Six mois après son mariage, Gloria est tombée enceinte et a été contrainte d’épouser le frère de son mari après la mort subite de son mari. Habituellement soumise à la violence domestique, elle a fait une fausse couche.

Quelques années plus tard, Gloria est tombée de nouveau enceinte, et portait toujours le bébé quand son deuxième mari est mort.

« Je n’avais aucune connaissance sur comment accoucher un bébé, j’ai donné naissance à la maison, et les voisin m’ont entendu, c’est alors qu’ils sont venus m’aider ».

Comme des millions d’autres enfants mariées, Gloria a souffert de la pauvreté, ayant quitté l’école sans aucune qualification.

Cependant, la chance lui a souri. Après avoir entendu parler de sa situation grâce à son réseau d’anciens étudiants, Camfed est venue à son aide.

Tout comme Gloria, la Camfed avait apporté son soutien à Angeline.

« Je me souviens d’avoir porté une robe déchirée à l’école primaire, sans chaussures et sans assez de moyens pour manger, je me sentais coupable quand mes parents vendaient du maïs pour m’acheter des fournitures scolaires et je faisais la vaisselle pour un enseignant juste pour m’acheter un crayon », a révélé Angeline.

Nées au Zimbabwe, les parents d’Angeline ne pouvaient pas se permettre de l’envoyer à l’école secondaire, bien qu’elle avait obtenu l’un des meilleurs résultats d’examens au pays.


« Sans argent pour les frais de scolarité ou les vêtements, je n’avais aucun espoir d’aller à l’école, même si ma mère voulait que j’y aille.

Camfed a choisi Angeline pour son premier programme de soutien au Zimbabwe en 1993, et elle a depuis gravi les échelons jusqu’à devenir directrice exécutive.

Les revenus moyens des femmes augmentent jusqu’à 25% pour chaque année dans l’enseignement secondaire, et l’objectif principal de Camfed est d’atteindre les filles les plus marginalisées grâce à l’éducation.

Jusqu’à présent, l’association a permis à plus de deux millions de filles d’aller à l’école et s’est engagée à soutenir un million de plus d’ici à 2020.

Cette association caritative paie les frais de scolarité et fournit des livres, des uniformes et des articles de protection sanitaire, qui constituent souvent un énorme obstacle pour les familles rurales, même dans les pays où l’enseignement secondaire est gratuit.

« Nous travaillons avec les communautés pour donner la priorité à ceux qui en ont le plus besoin, et ces personnes ont tendance à être des jeunes filles », explique Angeline.

« Elles sont les premières à abandonner l’école, les premières à être déçues par le système, elles sont confrontées aux dangers du mariage et de grossesses précoces ».

« Pourtant, l’éducation des filles a le plus grand impact sur la transformation ; les mères éduquées éduqueront leurs fils et leurs filles, et de nouvelles voies s’ouvriront aux femmes dans l’indépendance économique et le leadership ».

Gloria est un exemple de la façon dont l’éducation peut transformer la vie d’une fille. Elle a maintenant 17 ans et se prépare à retourner à l’école.

« Quand j’aurai fini, j’aimerais être médecin », a-t-elle déclaré. « Le premier médecin de ma communauté ».

Gaelle Kamdem

Bonjour, Gaelle Kamdem est une rédactrice chez Afrikmag. Passionnée de la communication et des langues, ma devise est : « travail, patience et honnêteté ». Je suis une amoureuse des voyages, de la lecture et du sport. paulegaelle@afrikmag.com

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