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Ali Bongo: un opposant exige son test ADN avant les élections présidentielles

Le cousin germain du président Ali Bongo Ondimba, Léon-Paul Ngoulakia et ancien proche collaborateur de celui-ci, a demandé au président gabonais de se soumettre à un test ADN pour définitivement « clore le débat » sur sa filiation.

Léon-Paul Ngoulakia a rejoint l’opposition en 2015. Il est comme le chef de l’État sortant et candidat à sa propre succession Ali Bongo, parmi les 14 candidats à l’élection présidentielle du 27 août au Gabon.

« Nous faisons face à un candidat qui n’a pas le droit d’être candidat, nous assistons à un passage en force et au viol de notre Constitution »,

a déclaré à l’AFP Léon-Paul Ngoulakia, qui a été jusqu’en 2015 l’un des proches collaborateurs d’Ali.

« Ali Bongo a produit au moins quatre actes de naissance, tous apparemment falsifiés. Comment se fait-il qu’aucune de nos institutions n’est capable de prouver sa nationalité et sa filiation? »,

s’est interrogé de passage à Paris, M. Ngoulaki.

« Pourquoi ne se soumet-il pas simplement à un test ADN pour mettre un terme à tout ce débat? », a-t-il demandé. « Nous allons de procès en procès, d’acte de naissance en acte de naissance. Le peuple gabonais est fatigué de cette histoire et aspire à d’autres débats plus essentiels à l’avenir du pays ».

Quatorze candidats, dont le président Bongo et plusieurs membres du régime passés à l’opposition, sont en route pour la présidentielle du 27 août.

 A 57 ans, le président Ali Bongo a pris le pouvoir en 2009 au Gabon après  la mort de son père Omar Bongo. Il est accusé d’inéligibilité présidentielle par ses détracteurs qui soutiennent qu’il est un orphelin nigérian adopté pendant la guerre du Biafra et l’accusent d’avoir falsifié son état-civil. Le sujet reste l’un des principaux angles d’attaque de l’opposition à l’approche du scrutin présidentiel.

Un recours contre sa candidature, déposé mi-juillet par deux candidats de l’opposition, a été rejeté le 25 juillet par la Cour constitutionnelle.

« La candidature d’Ali Bongo est anticonstitutionnelle »,

selon M. Ngoulakia.

« La bataille juridique n’est pas terminée, des procédures sont toujours en cours, il faut être légaliste jusqu’au bout »,

a assuré l’opposant, qui n’a pas nié un risque de violences.

« Ne demandez pas l’impossible au peuple gabonais! »,

a-t-il mis en garde, ceci alors que, selon lui, Ali Bongo

« use de la répression, emprisonne des opposants, utilise les forces de l’ordre, les médias, les moyens de l’Etat et les infrastructures publiques à son propre profit, et nous interdit de faire campagne ».

« L’accès au moindre stade pour tenir des meetings nous est interdit, nos manifestations sur la voie publique sont réprimées par les gaz lacrymogènes »,

a-t-il poursuivi, citant la réunion du 24 juillet dernier à Libreville, violemment dispersée par les forces de l’ordre.

« Les conditions qui permettraient une élection sereine et transparente ne sont pas réunies »,

a encore affirmé l’opposant, jugeant que la présence d’observateurs internationaux tels que l’Union européenne et autres, ne constituait pas « une garantie ».

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