Questions Africaines

Question Africaine 49 : Et si le Covid-19 était une chance pour l’Afrique ?

Mon ami,

Entendons-nous bien : il n’est plus possible pour les Africains de reculer face au Covid-19. Chaque peuple a été poussé dans son ultime retranchement. Même si on feind de ne pas le voir, la « guerre » imposée par cette pandémie, qui a échappé à ses inventeurs, se soldera par un autre banquet des civilisations. Les prémisses en sont déjà visibles.

Deux peuples géopolitiquement opposés ont dû boire le calice du Coronavirus jusqu’à la lys. D’abord l’Italie qui s’est retrouvée dans l’œil du cyclone avec la plus cruelle hécatombe de son histoire moderne. La terre de la Renaissance Occidentale, de Christophe Colomb, des artistes et des hommes de génie, ne souffre pas uniquement du Covid-19. Elle est aussi affectée par les hésitations des « enfants » occidentaux qu’elle a engendrés. Confinés, les Italiens, qui doutaient déjà du projet européen, risquent fort de ne pas revenir de leurs doutes de si tôt  tant ils ont vainement espéré l’aide Shengen. L’Espagne leur a ravi la pôle position face au Covid-19.

Mais la plaie italienne est le signe d’une Europe qui s’essouffle et qui présente des signes de fragilité.Puis l’Afrique. Vomis par les USA qui ont abondonné leur projet de rapatrier les citoyens américains vivant au Nigeria – ils sont pour beaucoup Nigerans d’origine et sans doute infectés ! -, persécutés par les Chinois, qui les accusent de perpétuer le virus au point de leur fermer le burger d’un McDO, chargés par les Français qui les veulent pour cobayes d’un vaccin visant à guérir le mal (on se demande bien depuis quand les vaccins sont devenus des traitements curatifs), les Africains doivent bien se rendre  compte de ce que le covid-19 leur offre la chance inouïe de se prendre en main et de décider définitivement de leur avenir.

Ce n’est plus en étoffant les commandos pour aller s’endetter sur le marché des capitaux, juste au moment où on a senti vent d’un désendettement pathétique, qu’on se projettera. Si cette étape s’avère nécessaire, il faudra vite équilibrer l’onde de choc et passer à une vraie prospective « For Africa ». Plus la peine de se faire rabâcher les oreilles par les tweets nauséabonds d’une Nadine Morano qui estime que la France paie trop pour l’Afrique.

Et pour cause ?Après la révolution informatique, les profondes mutations (socio-politico-economiques) induites par le Covid dévastateur (+de 23.000 morts tout de même aux USA) ne permettent plus de mettre tous ses œufs dans le seul panier creux du multilatéralisme Nord-Sud. N’allons pas compter sur l’OMS amputée des sous de l’Uncle Sam. Les bouleversements ont lieu sous les yeux de tous. Mieux : ils opèrent en même temps pour tous et n’épargne personne.
 


La chance de l’Afrique est bien perçue avoir par l’ami Gauz : »Le virus n’a plus de vieux à tuer sur le Continent. »Les jeunes africains ont fait leur tour du monde. Ils sont blindés des expériences apprises ou vécues aux quatre coins de cette planète. Ils ont même fait le bonheur des autres. C’est le temps de faire celui de l’Afrique. Dans tous les secteurs. On n’a pas le droit de sortir bête du covid-19.

Quelles chances s’offrent aujourd’hui à l’Afrique ? Les Africains sont-ils préparés au changement et mutations en cours ?Ce sont des questions  africaines ouvertes. Vos avis nous intéressent.

Dr Christian TIDOU

Dans ces Questions Africaines (QA), l'universitaire et chroniqueur Christian Tidou, croque l'actualité du continent à la lumière de l'histoire du Contient et de ces défis actuels. Vos avis l'intéressent pour secouer les inerties. Rejoingnez-le sur AFRIKMAG.COM.

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