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Mali/meurtre des albinos : le chanteur malien Salif Keïta s’en prend aux hautes personnalités

« La situation des albinos doit être mieux connue dans le monde entier », selon le chanteur malien.

La défense de la cause des albinos nécessite davantage de soutien sous toutes ses formes afin de pouvoir dissuader les personnes impliquées dans des traitements inhumains, a déclaré Salif Keïta.

« Cette année, cinq albinos ont été sacrifiés au Mali. Lors des élections, la situation est plus grave. Lorsqu’il y a une élection, nous essayons de les garder en sécurité pour éviter le pire. Quand une haute personnalité demande à sacrifier un albinos, elle n’est pas punie, car elle a le pouvoir. Nous avons besoin que le reste du monde rejoigne notre cause pour que nous puissions punir les personnes impliquées dans les sacrifices d’albinos », a-t-il ajouté.

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Si être albinos reste une situation difficile à vivre tant sur le plan sanitaire que social au Mali et même dans d’autres pays du monde, des progrès notables ont été enregistrés, a indiqué la légende de la musique africaine.

« Il y a un changement dans la situation des albinos en Afrique. Avant, c’était inconnu de la population », a-t-il déclaré. De plus en plus, les problèmes qu’ils traversent sont connus et les populations s’y intéressent. Je pense qu’il y a un grand changement. Les personnes atteintes d’albinisme ne connaissaient pas non plus l’utilité de produits tels que les crèmes de protection solaire, mais elles savent désormais comment les utiliser. D’autre part, il y avait des difficultés d’insertion sociale à l’école par exemple, des cas de stigmatisation. De plus en plus, il y a des progrès dans la situation des albinos.

La bande-son de Salif Keïta, « Tomorrow-Ali », est présente dans le documentaire retraçant le parcours du légendaire boxeur Muhammad Ali, qui, selon lui, était une fierté pour la race noire.

« Il se battait pour une communauté qui était stigmatisée et victime de discrimination raciale. Nous étions tous concernés par la victoire dans ses combats. Quand on m’a demandé de sortir une chanson pour le film Muhammad Ali, je l’ai fait avec beaucoup d’amour et de courage, et j’en étais très heureux. Muhammad Ali se battait pour une communauté victime du racisme, et je me bats pour la cause des albinos. J’ai aimé son arrogance, le fait qu’il soit un rebelle et bien sûr son talent de grand boxeur.

Cela fait plus de quarante ans que j’essaie de porter la voix de l’Afrique dans le monde entier. Je me considère comme un rebelle, et je l’ai toujours été. Actuellement, je travaille aux côtés de la junte militaire au pouvoir au Mali. Je fais partie du CNT [Conseil national de transition]. Je suis député. Nous avons décidé de libérer le Mali et nous allons le faire. »

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Au départ, faire de la musique n’était pas facile pour lui parce qu’il venait d’une famille royale, a-t-il noté, ajoutant que certaines générations sont faites pour ouvrir des portes aux autres.


L’auteur de 25 albums, avec de nombreux titres à succès comme « folon » « mandjou » ou « yamore » était sur scène pour la toute première fois en Türkiye.

« En ce qui concerne les projets imminents, je préfère me taire pour le moment, car on ne sait jamais ce qui va se passer. Je réfléchis aux projets et le moment venu, je ferai une annonce. Pour le reste, c’est Dieu qui sait », a conclu Salif Keïta.

Le festival de la route de la culture de la capitale a été lancé le 28 mai par le ministère turc de la Culture et du Tourisme. Il vise à présenter le patrimoine culturel, architectural et historique d’Ankara à l’échelle internationale. Il accueillera 560 événements auxquels participeront 5 971 artistes, 179 universitaires et historiens.

Outre Salif Keïta, la chanteuse Concha Buika, lauréate du Latin Grammy Award, et la soprano autrichienne Anna Prohaska monteront sur scène à Ankara dans le cadre du festival, qui se déroulera jusqu’au 12 juin.

Crédit photo : bbc

Gaelle Kamdem

Bonjour, Gaelle Kamdem est une rédactrice chez Afrikmag. Passionnée de la communication et des langues, ma devise est : « travail, patience et honnêteté ». Je suis une amoureuse des voyages, de la lecture et du sport. paulegaelle@afrikmag.com

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